Les 24 et 25 mars, certains utilisateurs ont signalé – notamment sur Twitter – des problèmes de capacité entravant Azure en France. Pendant deux jours, il leur a été impossible de provisionner de nouvelles machines virtuelles, voire de relancer le matin des machines de production éteintes la nuit. Des problèmes qui nous ont été confirmés par une société de services infogérés dont un client s’est retrouvé bloqué et par la filiale française d’un grand distributeur de licences logicielles. « Nous avons effectivement commencé à constater ce problème en France mais plus généralement en Europe de l’Ouest et l’Europe du nord, nous a expliqué le directeur général de ce distributeur le 25 mars. Les clients en production ne sont pas affectés mais les clients démarrant de nouveaux services le sont. De même, ceux qui arrêtent leurs services le soir pour réduire les coûts ont eu une mauvaise surprise au redémarrage ce matin. »
L’ennui, c’est que Microsoft n’a reconnu aucun incident. Tous les indicateurs sont restés au vert la page de statut d’Azure durant les journées du 24 et 25 mars. En revanche, le service de détection de pannes d’infrastructures d’hébergement Down Detector a bien relevé des soucis. Des problèmes qui se sont apparemment prolongés au cours de la journée du 26 mars (voir le rapport). « Le vrai problème, c’est la communication de Microsoft : tous les clignotants sont au vert. Ils sont incapables de communiquer la vérité », se plaint le directeur de la société de services infogérés mentionnée plus haut. À la décharge de Microsoft, le service Azure reste opérationnel pour les charges de travail existantes. C’est le lancement de nouvelles charges ou de charges éteintes qui pose problème.
Sollicité pour donner des précisions sur l’ampleur du phénomène, Microsoft France renvoie vers le blog de la corporation publié le 21 décembre (voir notre article à ce sujet), qui précise que dans le cadre de la hausse de la demande de services cloud liée à la pandémie mondiale de Covid-19 et face à d’éventuelles contraintes de capacité, Microsoft privilégiera les établissements de santé, les organisations gouvernementales essentielles et les travailleurs à distance utilisant de Teams. Apparemment, Microsoft est déjà la limite de ses capacités.
Pour Boris Beylerian, patron de la BU Software de SCC France, c’est faire un mauvais procès à Microsoft que de pointer spécifiquement les tracas d’Azure « alors que tous les éditeurs cloud ont le même problème ». Et de citer les cas des services gratuits de visio-conférence comme Discord ou Steam pour les particuliers ou du fournisseur du service de PC dans le cloud Blade. « Microsoft a ouvert les options payantes de Teams gratuitement à toutes les sociétés pour permettre le travail à la maison pour 90 jours avec les options collaboratives. Il est donc normal que les solutions soient utilisées. Microsoft priorise sûrement certains services. Pour permettre aux sociétés de continuer à travailler dans de meilleures conditions possibles. Je trouve cela très bien. »
Certes. Mais avec AWS, il n’y a pas de problème lui rétorque notre premier interlocuteur.