Le coronavirus provoque une véritable panique outre-Atlantique, surtout depuis que les Américains ont appris qu’un habitant de Californie avait été contaminé sans avoir voyagé récemment à l’étranger ou fréquenté une personne réputée infectée. Wall Street a aggravé sa chute, le Nasdaq intégrant les avertissements sur résultats d’Apple, de Microsoft, de Nutanix, de HP et de Dell.

Le Dow Jones (l’indice des 30 plus importantes valeurs américaines qui intègre également Microsoft), qui a plongé de 4,43% jeudi, a ainsi perdu 11,82% au cours des cinq derniers jours. Il s’agit de la plus forte baisse des actions US depuis la crise financière de 2008. Microsoft a été le titre le plus durement touché, chutant de 7,05%.

La situation ne devrait pas s’améliorer de sitôt, les mauvaises nouvelles se succédant. Ainsi, un responsable de la Maison Blanche a indiqué que le virus pourrait forcer certaines écoles à fermer et limiter les transports. Par ailleurs, le manque de kits de test, notamment en Californie, et la piètre qualité de certains de ces kits inquiète, pour utiliser un euphémisme. De son côté, Bank of America a prédit que l’économie mondiale connaîtra sa plus faible année depuis la 2008 alors que le virus fait plonger les ventes en Chine et ailleurs. Notons aussi que de nombreuses entreprises US limitent ou interdisent les voyages de leurs salariés à l’étranger ou même aux Etats-Unis. Microsoft s’est ainsi retiré d’une conférence sur les jeux vidéo prévue le mois prochain à San Francisco tandis que Facebook a annulé sa conférence des développeurs Facebook F8 qui devait se dérouler les 5 et 6 mai à San Jose en Californie. Enfin, HP a reporté à l’automne, la conférence des partenaires Reinvent 2020 prévue du 24 au 26 mars à Anaheim, en Californie. Un courriel transmis à CRN cprécise que le bien-être de ses employés, de ses partenaires et de sa communauté d’analystes des médias et de l’industrie est sa priorité numéro un ».

Pour essayer de limiter la casse, Donald Trump a désigné mercredi 26 février le vice-président Mike Pence (qui avait expliqué il y a quelques années que la cigarette ne tuait pas) pour coordonner la lutte contre le virus sur le territoire américain. De son côté, le président de la Réserve fédérale de Saint-Louis, James Bullard, a déclaré qu’il soutiendrait les baisses de taux d’intérêt si le coronavirus se transformait en une pandémie mondiale, insistant sur le fait que ce n’était pas encore le cas aujourd’hui.

Une chose est sûre, le coronavirus laissera des traces dans l’économie américaine et ailleurs.