L’activité cloud de SAP grimpe en flèche pour atteindre les nuages. C’est ce que l’on constate en analysant les résultats trimestriels de l’éditeur allemand. Les revenus du cloud ont en effet bondi de 45% à 1,6 milliard d’euros. En les associant aux licences logicielles traditionnelles, on obtient une croissance plus modeste de 16% pour atteindre 5,0 milliards d’euros. Le chiffre d’affaires total s’établit à 6,1 milliards d’euros, soit une croissance de 16%. En revanche, la firme de Walldorf enregistre une perte d’exploitation de 136 millions d’euros en raison d’une charge de restructuration de 886 millions d’euros. Annoncée fin janvier, cette restructuration entraîne le départ d’environ 4.400 personnes, principalement aux Etats-Unis et en Allemagne, soit environ 5% des effectifs mondiaux de l’éditeur. En tenant compte de ce facteur et de certains autres éléments exceptionnels, dont l’acquisition de Qualtrics (consolidé depuis le 29 janvier), le bénéfice opérationnel non-IFRS augmente de 19% à 1,47 milliard d’euros, dépassant ainsi les attentes des analystes.

« Les résultats de SAP sont une autre illustration de notre situation remarquable dans l’industrie des logiciels d’applications pour l’entreprise », commente dans un communiqué le CEO de l’éditeur, Bill McDermott. « Nous avons un solide cœur de métier, la plus forte croissance du cloud à l’échelle des logiciels d’entreprise et une impressionnante croissance du bénéfice opérationnel non-IFRS. Nous sommes concentrés sur la meilleure gestion possible de SAP afin de pouvoir mener à bien une croissance significative de la marge au cours des prochains mois. » Bill McDermott a ainsi indiqué à Reuters qu’il souhaitait augmenter la marge d’exploitation ajustée de 5 points d’ici 2023, pour atteindre les 29%.

Une vision que semble partager Elliot. Le fonds activiste vient en effet d’investir 1,2 milliard d’euros dans l’éditeur, ce qui correspond à environ 1% du capital de ce dernier. Il s’agit du premier investissement du hedge fund dans une entreprise IT allemande. « Elliott soutient pleinement les initiatives annoncées aujourd’hui », déclarent dans un communiqué Jesse Cohn et Jason Genrich, deux gérants du fonds. « Les actions de la société étaient clairement sous-évaluées par rapport à la croissance de son chiffre d’affaires et l’annonce d’aujourd’hui jette les bases d’une création de valeur substantielle. »

Pour l’ensemble de l’exercice, SAP table sur des revenus cloud non-IFRS en hausse de 33% à 39% à taux de change constants, ce qui représente un chiffre d’affaires compris entre 6,7 et 7,0 milliards de dollars, et sur un bénéfice opérationnel non-IFRS compris entre 7,85 et 8,05 milliards de dollars à taux de change constants, soit une croissance de 9,5% à 12,5%.