Donald Trump a annoncé vendredi 19 septembre une taxe exceptionnelle de 100 000 dollars sur le visa H-1B, utilisé massivement par les entreprises américaines de la tech pour recruter des travailleurs étrangers qualifiés. Une mesure entrée en vigueur dimanche et qui a fait souffler un vent de panique dans le monde de la Tech.
Ce visa, pilier du recrutement dans la Silicon Valley, voit son coût multiplié par vingt, une augmentation drastique visant selon l’administration Trump à limiter le recours aux talents étrangers. Le ministre du Commerce, Howard Lutnick, a expliqué que cette taxe rendrait « non rentable » l’embauche de travailleurs étrangers au détriment des jeunes diplômés américains.
Après l’annonce, Microsoft et JP Morgan Chase ont conseillé à leurs milliers d’employés sous visa H1-B de ne pas quitter les Etats-Unis, ou d’y revenir en urgence s’ils se trouvaient à l’étranger. Les autorités ont précisé rapidement que les frais exigés ne concernent que les nouvelles demandes et non les renouvellements.
Selon les données officielles, plus de 400 000 visas H-1B ont été accordés en 2024, dont près des trois quarts à des ressortissants indiens. Ces visas sont délivrés pour une durée de 3 ans et renouvelables une fois. La hausse drastique des frais pour le visa H-1B devrait tarir les nouvelles demandes.
Le secteur technologique redoute en conséquence une hausse des coûts salariaux et une réduction de la main-d’œuvre disponible aux États-Unis dans les années à venir. Les géants comme Amazon, Microsoft, Meta et Google, très utilisateurs du programme H-1B, sont directement concernés.
Cette mesure s’inscrit dans une politique plus large de restriction de l’immigration professionnelle instaurée par Donald Trump depuis son premier mandat, avec l’intention affichée de recentrer les opportunités d’emploi sur les Américains. Parallèlement, une « carte dorée » à un million de dollars doit permettre à certains profils exceptionnels d’obtenir une carte de séjour accélérée.