Canalys s’inquiète pour l’avenir des distributeurs d’électronique grand public, victimes de la concurrence des sites de vente en ligne et des supermarchés. Les voies du salut semblent très étroites.

 

D’après Canalys de nombreux distributeurs de produits d’électronique grand public pourraient subir le sort de Best Buy Europe, CompUSA et Circuit City, voire d’un Surcouf (en redressement judiciaire) et disparaître des rues d’Europe et des Etats-Unis.

D’après le cabinet d’études, ces magasins sont victimes des nouveaux modes de commercialisation.

« Ils sont frappés par une véritable tempête concurrentielle provenant d’Internet et des supermarchés. Ils ont perdu trop de parts de marché au profit de compétiteurs qui proposent des prix plus bas, et n’ont pas su répondre aux nombreux attraits de la vente en ligne d’un Amazon qui propose un vaste stock, des commentaires de clients, des recommandations d’achats, une livraison gratuite et un excellent service de retour des produits défectueux », argumente le PDG de Canalys, Steve Brazier.

De leur côté, les supermarchés proposent des promotions sur des produits d’entrée de gamme et n’hésitent pas à sacrifier leurs marges pour attirer les clients dans leurs enseignes. Ils disposent par ailleurs d’un parking qui facilite l’enlèvement d’objets encombrants. Enfin, ils pratiquent de plus en plus souvent la vente en ligne et assurent les livraisons. Dans de nombreux pays, les supermarchés offriraient même la meilleure solution pour les achats de produits en grande quantité.

Canalys, par la voix d’Alastair Edwards, analyste principal, constate également que les distributeurs de produits électroniques européens ont perdu une partie de leurs revenus lucratifs que constituent les extensions de garantie, Bruxelles ayant imposé en 2002 une garantie de deux ans minimum. De plus, la vente de contenus (CD, films, vinyls, DVD…) diminue fortement, les privant d’une autre source de revenus. Quant aux logiciels et autres jeux vidéos, ils se téléchargent désormais depuis le Web.


Canalys prédit un avenir sombre à la Fnac

« Le futur des multispécialistes tels que la très respectée Fnac en France, paraît aussi sombre que celui des fabricants focalisés uniquement sur le hardware », écrit Alastair Edwards. Selon lui, les chaînes de distribution d’EGP n’attirent plus que le public décroissant des consommateurs incapables de réaliser leurs achats en ligne ou refusant de le faire, et les adeptes des achats impulsifs qui souhaitent disposer immédiatement du produit. 

Les voies du salut sont, estime Canalys, bien étroites. Les magasins, suggère le cabinet, pourraient ainsi devenir de simples lieux d’exposition et de démonstration, ce qui demanderait toutefois des investissements importants de la part des fabricants. Les enseignes pourraient également s’inspirer des Apple Stores, qui proposent non seulement les produits du constructeur mais aussi tout une gamme de services (notamment des formations), des événements artistiques ou encore des achats en ligne avec enlèvement en boutique.

« Sont-ce les boutiques qui attirent le client où bien les clients viennent-ils parce que les produits Apple sont très populaires ? », s’interroge toutefois le cabinet. qui recommande la prudence aux chaînes qui souhaiteraient suivre les traces de la marque à la pomme.