Les services d’infrastructure cloud rencontrent un franc succès depuis 2006 mais certaines entreprises commencent à rapatrier des charges de travail en interne.

En effet, l’exploitation d’applications et de services dans le cloud peut s’avérer tout aussi coûteuse que la possession et la gestion de sa propre infrastructure, parfois plus. The Register cite le développeur de solutions de gestion de projets Basecamp, 37Signals, qui a décidé de revenir à une infrastructure sur site après avoir reçu une facture de 3,2 millions de dollars pour de l’hébergement dans le cloud. Une autre entreprise citée par le média IT a calculé que le fait de conserver son infrastructure sur site, plutôt que d’utiliser les services d’AWS, lui permettrait d’économiser 400 millions de dollars sur trois ans.

Une étude de Forrester Consulting indique que 94% des directions interrogées estiment avoir effectué des dépenses évitables liées à l’informatique dans le cloud : surdimensionnement des ressources, oubli de libérer des ressources inutilisées, absence de capacités adéquates pour gérer les ressources…

Selon une autre étude menée par Everest Group, 67% des entreprises interrogées déclarent ne pas tirer la valeur escomptée de l’informatique dématérialisée. « Le cloud n’est pas moins cher et ne débarrasse pas de la redondance, les deux arguments en faveur du cloud public dont nous étions tous convaincus il y a 10 ans », affirme Abhishek Singh, responsable de la transformation cloud chez Everest. « Les hyperscalers ont donné l’impression que tout était en libre-service, mais en réalité ce n’était pas le cas, comme le montrent les activités florissantes des intégrateurs de systèmes qui en ont fait leur métier ».

L’IA est en train de modifier le paysage de l’infrastructure cloud, en particulier avec l’usage de l’IA générative pour optimiser les coûts. « Mais une fois l’équation des coûts optimisée, l’autre question pour les entreprises sera : dois-je conserver mes données privilégiées dans le cloud ou les ramener et exécuter les modèles dans des environnements cloisonnés ? C’est la controverse à laquelle les acteurs de l’informatique dématérialisée vont devoir faire face », estime Abhishek Singh auprès du Register.