Le cloud computing est un phénomène en voie d’adoption au sein des grandes entreprises, lesquelles se déclarent prêtes à lui consacrer plus d’un cinquième de leur budget informatique en 2012.

C’est ce qui ressort d’une étude réalisée par KPMG auprès de 900 cadres dirigeants, prestataires cloud et utilisateurs finaux dans des grandes dont le chiffre d’affaires annuel est supérieur 200 millions de dollars.

Ainsi, 74 % des sociétés interrogées ont ou vont démarrer en 2012 un projet de cloud computing. Le résultat est plus marqué en France puisque 80% des entreprises interrogées sont concernées, dont un tiers envisage un usage du cloud pour leur cœur de métier. Les applications les plus courantes restent toutefois la messagerie électronique, le CRM, la gestion des ressources humaines et la gestion des points de vente.

La proportion des entreprises interrogées estimant que le budget alloué au cloud représente plus de 11% de leur budget IT global double quasiment en un an, passant de 19 % en 2011 à 36 % en 2012. Les entreprises investissent prioritairement dans le SaaS, adopté par 46% d’entre elles. C’est encore plus vrai dans l’Hexagone où cette proportion atteint 49%. Néanmoins, un nombre significatif d’utilisateurs finaux envisage également une exploitation en mode IaaS (35 %) ou PaaS (34 %). En France ces pourcentages sont légèrement plus faible avec respectivement 34% et 31%.

Une très grande majorité des sondés (88 %) estime que le cloud va transformer leur business et la façon dont elles exercent leur activité : La moitié d’entre eux pensent que cela va permettre de réduire leurs coûts, 39 % que cette technologie va modifier les interactions avec leurs clients et leurs fournisseurs et 32 % que cela va changer fondamentalement leur modèle économique.

Un nombre considérable d’entreprises (80% et 83% en France) adopte la technologie pour les nouvelles possibilités qu’elle offre (rapidité de mise en oeuvre, accessibilité, fonctionnalités plus nombreuses) et pour les économies d’échelle générées, sans oublier la rationalisation des processus qu’elle exige, un sentiment particulièrement partagé dans l’Hexagone où 86% des sondés évoquent une telle rationalisation.

 « Bien plus qu’une simple technologie, le cloud computing est perçu comme une véritable opportunité pour les entreprises, source de développement et de gains potentiels. Il va donner plus d’ampleur et d’intensité aux échanges inter-entreprises et va favoriser l’émergence de clouds communautaires », commente Laurent Gobbi, associé responsable des activités IT Advisory de KPMG en France.

 

La sécurité reste le principal frein

Le principal frein au développement du cloud demeure les aspects liés à la sécurité mis en avant par 44 % des entreprises interrogées. Curieusement, cette inquiétude est désormais moins forte en France où elle n’est partagée que par 31% des personnes interrogées. Les utilisateurs s’inquiètent notamment des risques liés à la performance des prestataires, à l’accessibilité et à la sécurité des données. C’est ce qui explique probablement que le cloud privé reste la solution privilégiée par 41 % des entreprises interrogées (40% en France).

Comme le démontrait une étude de CA Technologies dont nous nous étions fait l’écho, l’informatique en nuage tend à éloigner les informaticiens des problématiques purement techniques pour les orienter vers les besoins des services métier. On comprend aisément que dans ce contexte les cadres opérationnels interrogés affirment généralement que c’est le directeur général qui doit diriger un tel projet. Bien entendu le son de cloche est différent chez les informaticiens qui estiment qu’un projet de migration vers le cloud fait partie de leur champ de compétences, et que sa direction incombe au directeur Informatique

« Dans la pratique, les responsabilités seront probablement partagées en fonction des domaines : les cadres dirigeants auront la responsabilité de définir le cadre général et les priorités stratégiques du projet cloud, tandis que la gestion de la relation avec les prestataires et le développement du projet et son implémentation à proprement parler incombera aux cadres informatiques. Il est vraisemblable que l’adoption des services cloud engendrera une forte évolution de l’organisation de la DSI qui limitera ses interventions sur les domaines purement techniques et évoluera davantage vers de la maîtrise d’œuvre et de la coordination avec les prestataires du cloud.», conclut Sylvain Leterrier, directeur, activités IT Advisory de KPMG en France.