En Europe, l’adoption du cloud public a enregistré une hausse conséquente entre 2014 et 2015 : alors que 14% des entreprises avaient adopté le cloud public en 2014, c’est désormais le cas pour 26% d’entre elles en 2015.

C’est ce que révèle une étude Forrester portant sur près de 400 entreprises du secteur IT au Royaume-Uni, en France et en Allemagne. Par ailleurs, 62% des entreprises interrogées ont indiqué que l’utilisation de plateformes de cloud public constituait une priorité majeure voire critique sur les 12 prochains mois.

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Parmi les principaux résultats de l’étude :

La France est en tête des pays européens en matière d’adoption de cloud public.
Avec 29% de décideurs business et IT ayant adopté le cloud public, la France est le fer de lance de cette tendance en Europe. Avec 24%, le Royaume-Uni et l’Allemagne restent en dessous de la moyenne européenne.

Les priorités majeures en matière de cloud public sont l’évolutivité et les coûts.
Les réductions de coût (80%) et l’évolutivité à la demande (80%) sont les deux priorités majeures citées par les utilisateurs de cloud public en Europe. L’amélioration de la performance pour les utilisateurs internes ou externes à travers le monde figure parmi les principales attentes pour 76% des personnes interrogées et constitue l’un des avantages du cloud public, favorisant son adoption.

Les Européens se soucient de la confidentialité des données.
Les principales préoccupations des utilisateurs de cloud public, tout comme de ceux qui envisagent de l’utiliser, concernent la sécurité (protection des applications et des données : 33%) et la confidentialité (fuites ou vol de données : 22%). Alors qu’au Royaume-Uni, de nombreuses personnes interrogées s’inquiètent de l’insuffisance des niveaux de services du cloud public, les Français constatent que la dépendance vis-à-vis du prestataire rend le changement difficile. Les Allemands, quant à eux, s’inquiètent de l’immaturité des outils de gestion.

Les Européens ne font que peu confiance aux prestataires américains.

Le Patriot Act et PRISM inquiètent depuis longtemps les pays non-américains. Leur méfiance va au-delà des data centers localisés aux US et s’étend à toute société américaine ne disposant pas d’intermédiaire tiers. En 2015, 41% des Européens interrogés ayant explicitement arrêté ou réduit leurs achats auprès de sociétés basées aux USA ont déclaré avoir pris cette décision parce qu’ils craignaient d’être espionnés par la communauté du renseignement.


Maturité du Cloud privé et hybride dans les entreprises en France

Près de la moitié des organisations en France ont déjà lancé des projets de Cloud privé au cours des dernières années. Un taux d’adoption déjà important qui devrait se renforcer dans les prochaines années puisque 21% des structures interrogées ont un projet de déploiement ou ont entamé une réflexion liée à la mise en place d’une telle infrastructure. Elles sont en définitive moins d’un tiers (29%) à se désintéresser d’une telle initiative.

Les entreprises interrogées prévoient d’ailleurs que le Cloud représentera une part non négligeable de leurs dépenses informatiques d’ici fin 2017 (logiciels, matériels, services et personnels) : 23% du budget IT des entreprises en 2015, contre 39% fin 2017.

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Vers une redéfinition de l’organisation IT et des compétences des entreprises

Les structures les plus avancées dans leur stratégie Cloud ont déployé des moyens leur permettant de structurer leur approche : catalogue de services (51%), automatisation du provisioning et orchestration des services (46%), refacturation des services (38%).  Ainsi, 86% d’entre elles associent l’automatisation et l’orchestration à la réduction des temps de fourniture des services.

Pour optimiser la mise en place d’une approche Cloud, qu’elle soit privée ou hybride, les entreprises ont besoin de redéfinir leur organisation IT et de développer les compétences de leurs équipes en la matière. 62 % des plus avancées en matière de Cloud ont fortement investi dans le développement des compétences en interne afin de déployer et gérer un cloud privé (2 fois plus que les entreprises ayant une approche plus opportuniste du Cloud).

Maturité en termes de Cloud privé : une différence majeure entre entreprises privées et structures publiques

L’observatoire montre que les organisations publiques se sont surtout améliorées sur les compétences de leurs équipes internes au niveau du Cloud. Elles sont en effet près de 40% à estimer disposer de suffisamment de ressources pour accompagner la mise en place du Cloud et 33% à évaluer que leurs compétences sont pleinement adaptées pour exploiter, automatiser et gérer ce type d’environnement.

A l’inverse, les entreprises du secteur privé ont surtout investi dans les domaines des processus associés au Cloud et des compétences nécessaires à son fonctionnement. 42% des entreprises ont ainsi mis en place des fonctionnalités pour identifier les domaines les plus adaptés au Cloud. Enfin, elles sont 43% à développer des processus d’innovation reposant sur les environnements de Cloud privé.

(1)    Benchmark de maturité cloud – IDC février 2016 168 directions informatiques en France  interviewées dont 120 ayant déclaré disposer d’une stratégie Cloud privé/hybride ou projetant de le faire dans les deux prochaines années


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