Numéro un mondial du marché du PC, Lenovo est durement impacté par son décrochage. Lors de son troisième trimestre fiscal clos fin décembre, le chiffre d’affaires du groupe a plongé de 24% pour s’établir à 15,3 Md$, après un recul de 4% au second trimestre. C’est le plus fort recul enregistré en 14 ans. Le bénéfice net de la société recule encore plus lourdement, de 32%, à 437 millions de dollars. Il était pourtant en hausse constante depuis 2020.

Dans ce contexte, le directeur financier de Lenovo, Wong Wai Ming, a annoncé un plan de réduction des dépenses opérationnelles de 150 M$. Qui comprendra « un ajustement des effectifs lorsque cela est nécessaire et approprié », a-t-il précisé. Le groupe qui comptait 75 000 employés à la fin de son exercice 2022 n’a pas précisé le nombre de postes qui pourraient être affectés. Ses deux plus proches concurrents ont annoncés ces derniers mois des coupes drastiques, avec 4000 à 6000 suppressions postes chez HP et de plus de 6500 postes chez Dell.

L’Intelligent Devices Group (IDG), qui rassemble les activités PC, Tablettes et smartphones, voit ses revenus chuter de 34,2% d’une année sur l’autre à 11,8 milliards de dollars et son bénéfice d’exploitation chuter de 37,3% à 848 M$. Yang Yuanqing, le PDG de Lenovo a reconnu que la division était dans « sa pire phase ». Il estime toutefois que « les expéditions totales [de PC] devraient se stabiliser à un niveau supérieur à celui d’avant la pandémie dès le second semestre de cette année ». L’activité PC a représenté 59% des revenus du groupe sur le dernier trimestre calendaire.

Lenovo peut se consoler avec la croissance à deux chiffres et les résultats record de ses deux autres divisions. Sa division services SSG (Solutions & Services Group) enregistre une progression de 23% de ses revenus à 1,8 Md$ et de 12% de son bénéfice d’exploitation à 370 M$. L’activité services managés a quasiment doublé (+97%) et représente désormais 53% des revenus de la division.

La division d’infrastructure ISG (Infrastructure Solutions Group) fait encore mieux avec un bond de 48% de ses revenus à 2,9 Md$ et de 156% de son bénéfice d’exploitation à 43 M$. Les revenus sont en progression de 35% pour les serveurs, de 52% pour les logiciels d’entreprise et de 345% pour le stockage.

« Les résultats d’aujourd’hui démontrent que notre transformation vers les services porte ses fruits. Nos moteurs de croissance hors du marché du PC génèrent une solide rentabilité », commente le PDG dans le communiqué. La stratégie suivie va permettre selon lui de « générer une croissance durable à long terme et d’améliorer la rentabilité ». Reste à en voir le coût en termes d’emplois.