Le CERN qui utilise une version gratuite de Workplace depuis 2016 abandonne l’outil collaboratif de Facebook au profit de solutions open source. Des représentants de différents services ont réalisé des tests et recueilli l’avis des utilisateurs qui n’ont pas toujours été positives. « De nombreux utilisateurs ont fait savoir qu’ils préféraient ne pas recourir à l’outil d’une entreprise à laquelle ils ne font pas confiance s’agissant de la protection de données à caractère personnel », précise le CERN sur son blog. À ce jour, un millier de membres de la communauté du CERN ont créé un compte Workplace et l’on dénombre environ 150 utilisateurs actifs de la plateforme chaque semaine. »

En juillet dernier, Workplace a annoncé un nouveau modèle de tarification. Deux options s’offraient à l’organisation : soit payer pour continuer à utiliser la version initialement gratuite, soit passer à une nouvelle version gratuite, mais sans droits d’administration et d’accès avec une authentification CERN unique, et moyennant un transfert de toutes les données à Facebook. « Perdre le contrôle de nos données était inacceptable, tout comme payer pour un outil ne faisant pas partie de l’offre de services de base proposés à la communauté du CERN. Il a donc été décidé de mettre un terme à l’essai de cette plateforme », peut-on encore lire.

Les membres de la communauté du CERN peuvent se tourner vers trois solutions open source.  Le système de messagerie instantanée et de communication en temps réel Mattermost peut déjà être utilisé pour remplacer les groupes publics ou privés sur Workplace. Utilisé par des membres de la communauté, Discourse peut également servir à échanger des informations pouvant ensuite être référencées. Enfin, Root peut servir de plateforme de questions-réponses. D’autres fonctionnalités comme les alertes automatiques par courrier électronique seront remplacées en cours d’année par un outil développé en interne.

Facebook regrette bien sûr cette décision et assure respecter toutes les normes de sécurité et de confidentialité. « Nous servons des milliers d’entreprises hautement réglementées, comme les banques et les gouvernements, et possédons des certifications de sécurité conformes aux normes de l’industrie telles que SOC2, SOC3, ISO27001 et ISO27018 », a déclaré à Computerworld un porte-parole du réseau social.

« Le personnel du CERN est clairement préoccupé par l’utilisation d’un outil développé et hébergé par Facebook. C’est quelque chose que nous avons vu devenir un problème croissant au cours des deux dernières années après le scandale Cambridge Analytica », a expliqué à nos confrères Angela Ashenden, directrice analyste chez CCS Insight. « Dans l’ensemble, l’équipe Workplace a bien géré l’impact de cette situation sur ses activités d’entreprise, mais il est inévitable qu’il y ait des retombées en conséquence, comme nous le voyons ici. »