Georges Horoks, pdg d’Overlap, est inquiet des répercussions que pourraient avoir les difficultés d’Ares sur la perception de la distribution IT par les milieux financiers. Il s’en est ouvert à Channelnews.

 

 

Channelnews.fr : Vous avez annoncé une croissance de 140% de votre chiffre d’affaires pour votre premier trimestre 2008 mais ce chiffre correspond à des périodes et des périmètres non comparables. Quelle serait votre véritable croissance organique ?


Georges Horoks : D’après les analystes qui suivent notre valeur, notre croissance organique est comprise entre 20% et 30% entité par entité. Mais c’est vrai que ces chiffres sont très difficiles à démêler depuis notre fusion avec le groupe IB et la modification de la date de clôture de notre exercice fiscal. Notre entité Ovesys, qui regroupe l’ensemble de nos activités infrastructures et services associés issus de notre fusion avec MIBS, devrait réaliser 200 M€ de chiffre d’affaires sur l’exercice, dont une bonne part en services.

Etes-vous préoccupé par l’évolution de la conjoncture ?


Georges Horoks : Très franchement non. Notre business en bénéficierait presque car la consolidation des infrastructures, qui constitue le cœur de notre business, est devenu un enjeu économique majeur pour nos clients car elle leur garantit des retours sur investissements importants et rapides.

Que vous inspire la situation d’Ares ?


Georges Horoks : L’implosion d’Ares me désole. Nous sommes désormais la seule société cotée sur le marché réglementé spécialisée dans le business des infrastructures. Il ne faudrait pas que dans les milieux financiers certains en concluent que notre modèle économique n’est plus pérenne. Même si les services représentent 30% de notre business, la vente d’infrastructures hardware continue de leur donner leur légitimité et garantit la récurrence de notre activité. Même si cette récurrence n’est pas contractuelle. Bien sûr que les marges sont tendues mais notre valeur se situe dans notre spécialisation et notre loyauté vis-à-vis de nos partenaires (ndlr : le business d’Overlap est historiquement très concentré sur l’univers IBM, et depuis les rachats de Exalis et MIBS, sur Sun et HP).

Avez-vous été tenté de racheter tout ou partie de l’activité infrastructures d’Ares ?


Georges Horoks : Non. Ares n’a pas caché dans ses déclarations que son activité infrastructures était lourdement déficitaire, notamment en régions. Aurions-nous eu besoin de racheter des parts de marché susceptibles de mettre notre rentabilité en péril alors que nous sommes de facto devenus leader français sur cette activité ? Depuis trois ans, nous endossons le rôle de consolidateur du marché mais nous ne souhaitons pas diminuer notre part de services. Or je ne suis pas convaincu que les services atteignent 30% de l’activité infrastructures d’Ares, ni même 25%.

Le rachat d’EDS pas HP ne représente-t-il pas une menace pour votre activité services ?


Georges Horoks : Je n’ai aucune inquiétude sur ce point. Si je me réfère à notre vécu avec IBM, le rachat de l’activité conseil de PricewaterhouseCoopers s’était traduit par une montée en puissance d’IBM sur les très gros projets ce qui nous avait laissé de nouvelles opportunités sur les projets plus moyens. Je pense que l’effet sera le même pour HP et EDS. Sans compter que nous sommes déjà sous-traitants d’EDS sur certains services (mise en œuvre, maintenance…).