Georges Horoks, président d’Overlap Groupe, commente les résultats du son premier semestre fiscal. Après la croissance à marche forcée du chiffre d’affaires, il mise désormais sur l’augmentation du ratio services.

 

Channelnews : Vous concluez votre premier semestre 2009-2010 avec un chiffre d’affaires en recul de 4,8% et un résultat net négatif qui se creuse de 63%. Plutôt décevant, non ?

Georges Horoks : Sur un marché des serveurs qui a reculé de 20% à 30% en valeur, j’estime au contraire que nous nous en tirons pas si mal. Nous continuons clairement à prendre des parts de marché. Et l’évolution récente est positive puisque nous avons enregistré une croissance de 0,6% de nos revenus au deuxième trimestre fiscal. Quant aux pertes, nous affichons tous les ans un résultat négatif sur notre premier semestre fiscal. C’est dû au fait que nous ne réalisons en moyenne que 40% de nos facturations annuelles sur cette partie de l’exercice.  Si l’on s’en tient au résultat courant, on constate à contrario qu’il ne recule que d’environ 700.000 €. Soit à peine plus de la moitié de ce qu’il aurait pu atteindre si nous n’avions anticipé en réduisant nos charges d’exploitation. Nos charges externes ont ainsi diminué de 9% et notre effectif est revenu de 534 collaborateurs à 494 en l’espace de 6 mois.

Comment expliquez-vous ces mauvais chiffres ?


Georges Horoks : Paradoxalement, ce sont nos activités services qui ont tiré les revenus vers le bas (-6%). Notre activité infrastructures restant forte en volumes, les ventes n’ont reculé que de 1,7%. Parmi nos activités services, ce sont nos deux filiales  Ovelia et Exterinfo, les plus déconnectées de nos activités infrastructures qui ont le plus souffert (-12,4%). Ovelia, orientée centres de production mainframe pour le compte de très grands clients, a vu son taux journalier moyen baisser alors qu’il y a un an, nous avions du mal à recruter pour répondre à la demande. Le rapport de force s’est inversé et cela s’en est ressenti lors des renouvellements de contrats. En fait la crise s’est traduite pour nous par un coup d’arrêt de la croissance des services et par l’érosion des prix, ayant entraîné une dégradation de la marge.

Pourtant c’est le moment que vous choisissez pour annoncer votre volonté de renforcer encore la part des services dans votre activité. Doit-on comprendre que vous souhaitez vous désengager des infrastructures ?


Georges Horoks : Non, les infrastructures restent le point d’entrée légitime chez les clients. Simplement, après des années de croissance à marche forcée, avec des progressions annuelles dépassant les 40%, nous estimons désormais avoir atteint la masse critique suffisante sur les infrastructures. De fait, nous sommes le premier partenaire hexagonal d’IBM, de HP et, depuis le troisième trimestre, de Sun. Notre objectif, c’est de faire croître les services liés aux infrastructures sans faire baisser les revenus liés à ces dernières. Car les services représentent 90% de notre marge. Dans notre configuration actuelle, chaque point de marge gagné, représente 2M€ de résultat opérationnel supplémentaire.

N’avez-vous pas souffert, justement, de l’effondrement de Sun ?


Georges Horoks : Concernant Sun, nous avons la chance d’avoir beaucoup investi en termes de ressources humaines sur cette marque en 2008 via notre filiale Hexalis. Du coup, nous sommes passés du rang de quatre ou cinquième partenaire à deuxième ou troisième, et même premier au cours du dernier trimestre. Néanmoins, il faut que la situation se stabilise rapidement, qu’Oracle reprenne les choses en main. Certes, les clients démontrent un très fort attachement aux plates-formes Sun mais ceux qui possèdent déjà des environnements hétérogènes se laissent facilement convaincre de migrer vers des plates-formes concurrentes, même si cela prend des mois, voire des années.

Dans quelles dispositions abordez-vous le second semestre ?


Georges Horoks : Nous entrons sur la période de l’année où les services sont les plus générateurs de marge. Ils devraient nous assurer la profitabilité sur l’année. Et ce d’autant plus que nous allons continuer à baisser nos charges externes. Nous pensons avoir franchi le point bas en matière de services mainframe et nous espérons que les ventes de serveurs vont repartir ainsi que l’a annoncé Gartner. Si c’est le cas, nous en profiterons nécessairement en tant que leaders. Côté marge, nous devrions bénéficier de l’augmentation du ratio services. Nous espérons qu’à l’issue de l’exercice en cours, nous aurons amélioré notre marge opérationnelle de 1%.