HP semble croire au potentiel de WebOS en l’intégrant au sein de sa division OS&T, considérée comme l’incubateur du groupe. Une façon de patienter en attendant les verdicts des multiples procès visant Android ?
Après avoir jeté un flou artistique sur l’avenir de webOS, HP semble finalement avoir des projets pour son système d’exploitation de terminaux mobiles, apprend-on cette semaine. Dans deux mémos internes qu’ont réussi à se procurer nos confrères de Palmcentral, HP indique transférer les activités logicielles de l’OS, les ingénieurs, les responsables des relations développeurs et les équipes marketing WebOS, au sein de sa division OS&T (Office of Strategy and Technology). Les activités matérielles, qui rassemblent notamment les smartphones Pré et la tablette TouchPad, restent au sein de la division PC du groupe, PSG (Personal Systems Group), division que HP compte filialiser, à terme.
Dans leurs deux messages internes, Shane Robison, vice président et Chief Strategy and Technology Officer de la division OS&T, et Todd Bradley, vice président de la division PC, mettent clairement en avant leurs ambitions quant à la partie logicielle de webOS. En rejoignant la division OS&T, explique Shane Robison, les équipes d’ingénieurs de webOS intègrent « l’incubateur » du groupe, là où sont actuellement à l’étude les activités Vertica, HP Cloud Services et Business Solutions. Mais il n’y aura pas de fusion des activités, du moins dans l’immédiat : « les équipes continueront d’opérer selon leur propre processus, jusqu’à nouvel ordre ».
A ce titre, les cadres WebOS suivront donc en ordre de marche. Ari Jaaksi, vice président de l’ingénierie et Richard Kerris, vice président des relations développeurs monde, rapporteront à Shane Robison, tout comme Lee Ott, directeur du marketing pour webOS. Un re-positionnement de l’OS, en somme.
Reste alors à savoir comment HP compte monétiser sa technologie. Si la firme a confirmé souhaiter vendre des licences webOS à des constructeurs tiers, ou encore tester le marché de l’embarqué, le marché n’a pour l’heure pas donné des signes favorables à une telle ouverture. Samsung, que des rumeurs prétendaient être en lice pour une licence WebOS, a nié en bloc tout intérêt. Qualcomm, désigné par un analyste comme un acheteur potentiel, fait la sourde oreille. Comme dans l’expectative.
Si cette scission des activités webOS par HP donne un signal au marché qu’un avenir se dessine, le futur de l’OS pourrait bien être conditionné aux déboires juridiques de son concurrent Android, nous explique en substance Benoit Lemaire, Pdg d’Ibelem, société spécialisée dans le développement d’applications mobiles professionnelles. « WebOS est loin d’être enterré. Tout dépend de l’évolution et de la dîme imposée à Android, ainsi qu’aux royalties imposées aux constructeurs. Car si aujourd’hui, Android reste moins couteux, en termes d’intégration, que les autres OS du marché, Google, s’il recevait un jugement défavorable, aurait à s’acquitter de lourdes amendes… et devrait répercuter les coûts sur ses partenaires. »
WebOS, « à condition d’une politique de licence et de brevets adéquate », aurait ainsi une place à prendre. Même si, pour l’heure, l’adoption de l’OS sur le segment des entreprises reste embryonnaire. « WebOS a davantage été considéré comme un logiciel de feature phone qu’un véritable smartphone, où l’OS, dans ce dernier cas, occupe une place prépondérante. »
Et pourtant, webOS a plusieurs cartes à jouer. D’abord, d’un point de vue technologique, webOS n’a pas beaucoup à envier à Android, résume-t-il, « à l’exception toutefois du support de fonctions dédiées aux entreprises ». Et puis – et surtout – HP a doté l’OS mobile d’un large éco-système, technologique, commercial, marketing, et d’un support très propice à un environnement professionnel. « Un peu à l’image de RIM. »
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