HP a tué la TouchPad et les Pre mais compte bien poursuivre le développement de WebOS. Il pourrait même le licencier à d’autres constructeurs prenant en cela le contre-pied de la stratégie intégrée d’Apple (et Google).

 

Depuis deux jours, tous ses porte-parole le clament : non seulement HP ne va pas enterrer WebOS mais le groupe compte bien faire fructifier son investissement par tous les moyens possibles. HP France a ainsi posté le message suivant sur son blog aujourd’hui : « l’objectif d’HP est de faire évoluer sa plateforme vers un système d’exploitation solide, pour un monde résolument mobile et connecté. Nous avons reçu des retours très positifs de la part de nos clients et développeurs (OS puissant, élégant et unique en son genre) et nous avons l’intention d’améliorer la plateforme en explorant toutes les opportunités pour HP webOS sur le marché actuel. »

 

De fait, malgré l’abandon de ses activités tablettes et smartphones, HP semble toujours croire à son potentiel et à sa capacité à faire émerger un écosystème comparable à ceux bâtis par Apple et Google. « WebOS suscite l’intérêt bien au-delà des marchés grand public, notamment dans les secteurs de la finance, du transport et du commerce de détail », soulignait ainsi Stephen Dewitt, senior vice-président chez HP en charge de WebOS, dans une interview à Bloomberg le 20 août. Avant d’ajouter le surlendemain dans une interview à AllThingsDigital  : « WebOS va devenir une plate-forme populaire sur une large variété de terminaux ».

 

Mais si personne ne conteste l’attrait de son OS, on lui reproche souvent de n’avoir pas su investir dans son écosystème. Et les annonces de Leo Apotheker relatives au retrait de HP du business des PC ne sont pas de nature à rassurer les développeurs de la pérennité de WebOS. Certes,il paraît acquis que HP généralisera bien WebOS à tous ses PC et ses imprimantes et HP s’engage à assurer la maintenance des TouchPad déjà vendus.

 

De même, l’abandon de ses tablettes et de ses smartphones peut être considéré comme un gage d’ouverture à ses concurrents. Mais sa stratégie au-delà des produits de l’entreprise reste floue, souligne AllThingsDigital. Jusqu’à quel point compte-t-il s’ouvrir à la concurrence ? Va-t-il licencier son OS un large éventail de constructeurs de terminaux (y compris dans les secteurs de l’électronique grand public, l’automobile ou les systèmes embarqués) ou privilégiera-t-il un ou quelques partenaires triés sur le volet ?

 

D’autant que Stephen Dewitt n’exclut pas l’éventualité d’une vente pure et simple de WebOS avec ses brevets. Un analyste d’ABI Research cité par Bloomberg souligne à ce propos que le rachat de Motorola par Google aura au moins eu le mérite de faire monter la valeur des brevets WebOS, laissant espérer HP de faire une confortable plus value par rapport aux 1,2 milliards de dollars payés l’année dernière pour le rachat de Palm.