Google vient de céder sa participation dans l’opérateur de satellites O3b (The Other 3 billion, en référence aux 3 milliards d’individus privés de télécommunications). Basé à Jersey ce dernier s’est spécialisé dans la fourniture de liaisons aux pays émergents (Madagascar, Tchad, Colombie, République du Congo, Soudan du Sud…), aux îles et aux régions difficiles d’accès (Galapagos, île de Pâques, île Christmas, îles Salomon, Micronésie, Amazonie..), ainsi qu’aux croisiéristes (Royal Caribbean Cruises). O3b avait été créé en 2007 par un petit groupe d’investisseurs comprenant Google et Liberty Global rassemblés par Greg Wyler, un chef d’entreprise connu pour ses positions en faveur de la réduction du fossé numérique.

En 2009, le numéro un du secteur satellitaire, SES, avait pris une petite participation de 75 millions de dollars dans la société. En 2010 un nouveau tour de table permettait à l’opérateur européen d’augmenter sa participation qu’il portait en avril dernier à 49,1%, ce qui lui conférait un droit d’option sur le reste du capital. C’est ce droit qu’il vient d’exercer en acquérant le solde des titres pour 730 millions de dollars.

En 2014, Greg Wyler a quitté O3b pour lancer OneWeb, un projet prévoyant le lancement à partir de 2018 de 900 micro-satellites qui devrait permettre de bénéficier d’une connexion internet haut débit à un prix abordable depuis n’importe quel endroit du globe. Supporté notamment par sir Richard Branson (Virgin Group), par Qualcomm et par Airbus, OneWeb se pose en concurrent direct du projet Loon de Google, qui utilise des ballons, d’Elon Musk, le patron de Tesla, qui veut lui aussi utiliser des satellites ou de Facebook, qui mise sur des drones, tous des projets qui rencontrent d’énormes problèmes à un niveau ou à un autre. Quoi qu’il en soit, même s’il n’est pas à l’origine de la cession de ses parts dans O3b, Google n’avait plus aucune raison de rester au capital de l’opérateur.