Une enquête* conduite par le cabinet de conseil en fusions et acquisitions In Extenso pendant le confinement auprès de 87 entreprises de services numériques montre que les ces dernières sont restées majoritairement à l’écoute des opportunités de croissance externe. Ainsi, à la question « Seriez-vous enclin à étudier une nouvelle opportunité de croissance externe dans le contexte de la crise Covid-19 ? », les deux tiers (66,7%) des sondés répondent positivement. Mais pour une majorité d’entre eux (65%), c’est un oui opportuniste. Autrement dit, à condition que les valorisations soient revues à la baisse. Quant aux sondés répondant par la négative, ils estiment majoritairement (55,2%) qu’ils ne seront pas en mesure d’étudier de nouveaux dossiers avant 18 mois.

Malgré ces déclarations d’intérêt des ESN, les transactions et les processus associés ont clairement été impactés par la crise, comme le souligne Mickaël Fitoussi, directeur de mission au sein d’In Extenso. Les 29 ESN (soit le tiers des sondés) qui avaient un projet d’opération (levée de fonds, LBO et/ou cession) avant la crise sont parfaitement conscientes des difficultés qui se posent. Les deux-tiers d’entre elles pointent les « difficultés de financements » ou la « sous-performance » comme principal facteur de risque pour leur projet d’opération. La baisse probable des valorisations n’arrive qu’au troisième rang.

La sous-performance s’est manifestée dès le début du confinement, les trois-quarts des ESN ayant constaté un recul de leur taux de placement (supérieur à 20% pour la moitié d’entre elles). Du coup, elles sont 93,1% à anticiper un impact négatif auprès de leurs clients et 89,6% s’attendent à avoir plus de mal à signer de nouvelles affaires. Si 30% des entreprises sondées espèrent parvenir à stabiliser voire à faire croître leur revenu cette année, les deux-tiers (66,7%) tablent sur une décroissance. Par voie de conséquence, les valorisations du secteur vont baisser, estiment 86,2% des sondés. Et cette baisse devrait même être « significative » pour 52% d’entre eux. Néanmoins, les ESN restent optimistes à moyen terme : 73,5% envisagent une croissance à un horizon de 3 ans. D’où, peut-être, cette inclinaison à rester à l’écoute des opportunités.

*Pour les besoins de cette enquête, réalisée par voie électronique entre le 9 et le 17 avril, 853 ESN ont été sollicitées. Les résultats s’appuient sur les 87 réponses reçues.