Les éditeurs de logiciels sont plus confiants dans la reprise de l’activité en sortie de confinement que ne le sont les entreprises de services numériques. C’est ce qui ressort d’une nouvelle étude publiée aujourd’hui par le cabinet de conseil en fusions et acquisitions In Extenso. Cette étude est basée sur les réponses de 75 éditeurs à un sondage réalisé par voie électronique entre le 10 et le 26 avril.

Si 90% des sondés s’accordent pour dire que la crise Covid-19 aura des répercussions négatives sur leurs clients et sur la signature de nouveaux clients (pour 81% d’entre eux), 41% anticipent une croissance positive ou des revenus stables cette année. C’est 11% de plus que les ESN qui n’étaient que 30% à anticiper une année 2020 positive dans l’enquête que In Extenso leur a consacrée à la même période. À un horizon de 3 ans, les éditeurs sont 83% à tabler sur une croissance ou une stabilité, contre 73,5% pour les ESN. Un surcroît de confiance que Mickaël Fitoussi, directeur d’In Extenso Finance et transmission, attribue au niveau plus élevé de récurrence contractuelle dont bénéficient les éditeurs comparé aux ESN. Les 75 éditeurs de l’enquête affichent de fait un niveau de récurrence moyen de 56,5%.

Reste qu’à court terme, les trois quarts des éditeurs (73%) envisagent de réduire ou de geler leurs embauches. Mais cela reste toujours moins que les ESN (88,5%). De même, 65% des éditeurs tablent sur une baisse des valorisations des entreprises du secteur (dont 27% de baisse significative). Pour les ESN, ce taux monte à 86%. Dans ce contexte de baisse anticipée des prix, les éditeurs se montrent pragmatiques et se déclarent à 68% intéressés par de nouvelles opportunités de croissance externe. Mais pour 42% des éditeurs qui avaient un projet d’opération (levée de fonds, LBO et/ou cession) avant la crise, cette baisse des multiples de valorisation pourrait aussi devenir la principale justification d’une remise en question de leur projet.

 « Avec la crise Covid-19, la croissance organique risque d’être plus difficile pour les éditeurs de logiciels et certains acteurs souhaiteront procéder à des acquisitions pour gagner des parts de marché, écrit Mickaël Fitoussi dans un communiqué. Donc, malgré le contexte, des opérations de rapprochement semblent possibles pour ceux qui le souhaitent, même si celles-ci se feront probablement à des valorisations revues à la baisse. »