L’éditeur français Divalto, initialement sur le segment des PME, a décidé de tourner une page et d’entamer un changement identitaire. A la clé, une gamme de produits revisitée et un réseau de partenaires étendu pour partir à la quête de clients sur le marché des grandes entreprises, notamment.


Divalto, le spécialiste de l’ERP français, n’entend pas se reposer sur ses lauriers. C’est la conclusion que l’on peut tirer à l’annonce du groupe alsacien d’une refonte complète de son offre. Avec une croissance de 36% de ses ventes de licences et de 25% de son chiffre d’affaires entre janvier et août, Divalto entend préparer la croissance des 10 prochaines années sur de nouvelles bases, explique Thierry Meynle, le président du Directoire du Groupe Divalto. A la clé, une ré-organisation des offres, un changement technologique, un élargissement de la cible vers les grands comptes et une extension du réseau de partenaires. Une époque charnière pour l’ERP français en somme.

Ce renouveau est le fruit de 5 années de R&D et de travail, résume-t-il, et vient marquer « une rupture dans la continuité », à l’image de celle déjà opérée en 2001 par la société.

Afin d’orchestrer sa montée en puissance, Divalto a décidé ainsi de segmenter plus fortement ses gammes. Au programme, deux nouvelles offres pour attaquer plus finement le marché : d’abord le haut de gamme, avec Infinity –  « le successeur de Divalto » – , qui placera dans son viseur les segments de marché que le groupe qualifie de « Mid+ et high-end », soit les PME-PMI et les moyennes et grandes entreprises (MGE). Trois déclinaisons seront commercialisées : abs, xbs, pbs, qui embarqueront les innovations issues de la R&D du groupe. Le haut de gamme Divalto en clair.

Suivra la gamme Izy, destinée au segment des « petites entreprises commerciales, industrielles ou orientées services », de 10 à 50 salariés. « Une solution simple à déployer qui mènera une vie à part, sans forcément de prestation d’intégration », souligne Thierry Meynle, ajoutant que la solution partage les mêmes gènes qu’Infinity, avec « des fonctions moins complètes toutefois ».

Enfin, troisième pilier de la gamme Divalto, Idylis, qui forme le pendant Saas du groupe. La société avait mis un pied dans le Cloud en rachetant la société Idylis en mai 2010. « Nous avons retravaillé la solution pour la faire entrer dans la famille », précise-t-il. Idylis, composé de 19 modules de gestion et de comptabilité, vise le segment « low-end », soit les « PME (indépendantes ou fédérées), entrepreneurs, associations et experts-comptables ». 

Un socle résolument Microsoft

L’une des mutations fortes en matière de choix technologiques est l’abandon de la base de données historique Harmony, au profit des solutions phares du marché : IBM DB2, Oracle, et bien sûr Microsoft SQL Server. L’outil de Redmond constitue le choix de référence de l’éditeur, car selon lui, le SGBD équipe aujourd’hui 80% de son portefeuille client, contre 10% pour Oracle et IBM, respectivement. Selon Thierry Meynle, Harmony, qui sera encore supporté pendant 3 ans, « ne nous aurait pas permis de faire évoluer les fonctions » des nouvelles offres de la société. A commencer par les fonctions revisitées de BI, intégrées à Infinity, qui dépendent directement des services proposés par la base de Microsoft. 

Notons également que le groupe a décidé d’adosser son interface cliente à la couche WPF (Windows Presentation Foundation) de Microsoft, avec un fort accent donc pour C# et XAML (le langage XML de description d’interface de Microsoft). Divalto confirme également proposer un client léger multi-OS. Pour Divalto, cela a contribué à considérablement « améliorer la gestion de l’ergonomie de l’offre ». 

Restera alors à gérer les migrations vers ce Divalto nouvelle génération. Thierry Meynle affirme avoir envisagé tous les scenarii possibles, et confirme que la migration sera comprise dans les abonnements. En ce qui concerne un basculement vers SQL Server, Divalto évalue le coût de migration à environ 150 euros par utilisateur.

Rénover le réseau partenaires


En changeant d’identité, passant d’une image de société pour PME à un éditeur d’ERP pour toutes les entreprises, Divalto doit également faire évoluer ses canaux de distribution. Notamment sur le segment des grands comptes -là où est positionnée Infinity – un segment où le groupe n’est pas historiquement présent. Un long et coûteux chantier, admet Thierry Meynle. Le groupe entend ainsi se lancer dans une refonte de ses programme de partenariat et de certification. Parallèlement, il a également décidé de lancer un programme de recherche de partenaires en Amérique du Nord en y ouvrant une filiale à Montréal.

Enfin, pour soutenir cette rénovation du groupe, et garantir la montée en puissance fonctionnelle de ses offres, Divalto a également modernisé sa R&D en bouleversant son eco-système. L’idée est désormais de capitaliser sur quelque 1 300 experts métiers ainsi que sur leur savoir-faire, explique le président du groupe.

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