Prenant acte du peu d’engouement pour sa propre offre SaaS, l’éditeur de lociciels de gestion Divalto change son fusil d’épaule en jetant son dévolu sur un « pure-player », qui est aussi l’un des pionniers ce ce marché.

 

L’éditeur de logiciels de gestion intégrés Divalto annonce le rachat effectif depuis 15 jours de la totalité du capital de son homologue Idylis. Créé en 2004, ce dernier est sur un modèle pur SaaS et revendique 2500 clients pour 6000 utilisateurs payants. Son chiffre d’affaires n’est pas public mais peut être estimé autour de 4 millions d’euros pour un effectif de 15 personnes. De son côté Divalto revendique 8000 clients et un chiffre d’affaire annuel de près de 10 M€ pour 83 collaborateurs.

Le montant de la transaction n’a pas été dévoilé. Seule information tangible : ce sont les sociétés de gestion Seventure Partners (ex Spef Venture), CapDecisif et Aelios Finance, qui avaient souscrit aux deux levées de fonds successives de 2005 et 2007 pour un montant cumulé de 4,4 M€ qui, en liquidant leur position, sont aujourd’hui à l’origine du rapprochement avec Divalto. On peut donc imaginer que le prix de vente s’est négocié sur cette base.

Une somme élevée pour Divalto, qui indique avoir financé l’opéation via Oseo, pour un tiers, et des concours bancaires, pour le complément. Thierry Meynlé, président du directoire de Divalto, en convient : en rachetant Idylis, il a pris un risque important. Mais il fait le pari que les logiciels de gestion en mode SaaS vont rapidement se banaliser, notamment dans les petites entreprises (0 à 30 salariés), segment qu’il couvre mal avec son offre traditionnelle.

« L’augmentation des débits ADSL fait qu’il n’y a désormais quasiment plus aucune différence de temps de réponse entre une application hébergée et une application locale », a justifié Philippe Amand, fondateur d’Idylis (et co-fondateur de Ciel), lors de la conférence de presse de ce jeudi officialisant l’opération. « Mieux, l’externalisation des données, autrefois considérée comme un frein, apparaît aujourd’hui comme un avantage concurrentiel pour les entreprises, qui n’ont plus à gérer les problématiques de sauvegarde ».

L’offre d’Idylis a en tout cas séduit Thierry Meynlé : « elle est d’une performance et d’une simplicité remarquable », a-t-il déclaré, ajoutant qu’elle avait beaucoup d’avance sur ses concurrentes. Entièrement modulaire, elle se caractérise par sa profondeur et son exhaustivité (pas moins de 19 briques). Autre argument fort : sa déclinaison pour les experts-comptables. Disponible depuis 18 mois, celle-ci remporterait une forte adhésion des intéressés (les dirigeants du groupement de cabinets d’expertise comptable indépendant Exco était là pour en témoigner).

L’éccueil pour Divalto se situe dans la faible notoriété de la marque Idylis et sa faible diffusion. Deux points sur lesquels, il reste beaucoup à faire, comme en ont convenu Thierry Meynlé et Philippe Amand. « La difficulté pour un nouvel entrant est de se faire un nom et un réseau, a expliqué ce dernier. D’où le choix de Divalto ». Mais Thierry Meynlé affiche sa confiance : il compte mobiliser son équipe en charge de l’animation du réseau de distribution pour recruter rapidement des partenaires susceptibles de relayer l’offre d’Idylis. Il estime pouvoir rapidement pouvoir en prospecter des centaines, de sorte, qu’il a bon espoir d’approcher les 10.000 utilisateurs d’ici à la fin de l’année (et les 50.000 d’ici à 2015).

La totalité de l’effectif d’Idylis devrait rejoindre Divalto, y compris son dirigeant Philippe Amand (à qui il reste toutefois à trouver un poste). Les locaux actuels d’Idylis à Issy-les-Moulineaux deviendront l’agence parisienne de l’éditeur. Son offre, rebaptisée Divalto Idylis, devient la quatrième gamme du catalogue Divalto. Bien que développées à partir des mêmes technologies (langage .Net, bases SQL), les deux offres resteront séparées et ne communiqueront qu’à travers des passerelles. Néanmoins les R&D des deux sociétés doivent fusionner ce qui devrait favoriser une certaine osmose à moyen terme.