Dix ans après les 500 millions d’euros, Devoteam a franchi en 2022 le cap du milliard d’euros de chiffre d’affaires. Point d’étape clé de son plan stratégique Infinity visant à atteindre le milliard et demi d’euros de revenus en 2024, l’événement a été salué comme il se doit par un communiqué dévoilant quelques informations d’ordre financier pour la première fois depuis la sortie de l’entreprise de la bourse fin 2021.

Le chiffre d’affaires 2022 s’est ainsi établi à 1,036 milliard d’euros, en progression de 20% par rapport aux 860 M€ de l’exercice 2021. Même en retirant les acquisitions, il reste 16% de croissance organique. Une performance, surtout pour une entreprise de cette taille, qui place Devoteam dans le haut du panier dans son secteur.

L’effectif a suivi la même progression, passant de 8.500 à 10.000 salariés. Une performance là encore, d’autant que le recrutement reste difficile dans le secteur et que le groupe a été confronté à une attrition élevée, de l’ordre de 27% sur l’exercice. Mais, après une forte poussée en début d’exercice, l’attrition est revenue à un niveau plus gérable au dernier trimestre (24%).

Le groupe affiche également une excellente rentabilité : 100 M€, soit de l’ordre de 10% du chiffre d’affaires.

La France pèse 45 % des revenus du groupe (mais 65 % de ses bénéfices). Le chiffre d’affaires y a progressé de 21,5% en 2022 (dont 15% d’organique). Sur la période, l’effectif France est passé de 4.020 à 4.500 personnes.

Cette croissance substantielle, Devoteam l’attribue essentiellement au succès de son recentrage sur les plateformes cloud et data de ses cinq partenaires stratégiques, en l’occurrence Amazon Web Services, Google Cloud, Microsoft, Mulesoft (Salesforce) et ServiceNow. « Tous nos plans de formation, nos acquisitions et nos recrutements sont ciblés sur ces partenaires », expose Sébastien Chevrel, directeur général du groupe Devoteam (photo).

Moyennant quoi, la contribution de ces partenaires aux revenus globaux du groupe est ainsi passée de 21% il y a deux ans à 41% aujourd’hui. Son objectif est d’atteindre 50% à horizon 2024. D’ici là, 70 % de ses consultants auront été certifiés sur au moins une technologie de l’un de ses cinq partenaires stratégiques (contre 50% aujourd’hui).

Le groupe a également enregistré une accélération de sa croissance sur plusieurs autres domaines d’expertise, comme l’automatisation des processus (avec notamment Outsystems), la cyber. L’intégration d’Integrity au Portugal lui a permis de mettre la main sur un centre de 120 experts cyber spécialisés en pentest. Celle de Beclever en Espagne lui a permis de renforcer son offre en gestion des identités en partenariat avec Okta, CyberArk ou One Identity… Les services managés, notamment la gestion des actifs cloud des clients, font aussi une poussée.

Pour l’exercice en cours, Sébastien Chevrel affiche son optimisme quant à la bonne tenue du marché de la transformation numérique : « 25% des applications de nos clients sont déjà dans le Cloud. Il y a encore beaucoup à faire », explique-t-il. Et de rappeler que depuis des années, la croissance du secteur du numérique surpasse d’au moins cinq points la croissance du reste de l’économie. Dans ce contexte toujours très favorable, il table sur une croissance de 15% pour le groupe en 2023.