Le premier novembre 2017, les opérateurs de communications IP Level 3 Communications et CenturyLink fusionnaient permettant ainsi à ce dernier de rentrer sur le marché français, où Level 3 était déjà présent. Un changement positif pour Level 3, devenu la filiale française de CenturyLink, selon Thierry Brengard, directeur général France, Moyen-Orient et Afrique de CenturyLink. « Tout a décuplé, nous avons à présent un réseau mondial de fibre optique de 725.000 kilomètres et plus d’une centaine de milliers de bâtiments connectés. CenturyLink avait besoin d’étendre sa couverture réseau en Europe et sur la région Asie-Pacifique. De source publique, 53% du trafic international d’internet passe sur notre infrastructure. C’est un réseau très maillé avec un bande passante qui n’est pas limitée, ce qui nous permet d’être plus flexible tout en offrant un portefeuille complet des meilleurs services et en étant plus compétitif ».

La fusion a donné naissance à un groupe de 52.500 salariés générant 24 milliards de chiffre d’affaires. Très en pointe sur le marché du wholesale, Level 3 France est parti à la conquête du marché entreprise il y a plus de six ans en s’appuyant sur son datacenter parisien. Outre les services traditionnels (transport, l’hébergement partagé, les services voix, internet…), l’offre propose du CDN (Content Delivery Network ou distribution de contenu). « Nous faisons partie des très gros opérateurs mais l’élément qui nous différencie c’est le CDN. Nous nous chargeons du replay de Canal+, notamment des matchs de la Champions League. Ce qui nous différencie aussi c’est que nous proposons un portefeuille de services homogène, quel que soit le lieu géographique », explique Thierry Brengard qui met également en exergue la sécurité. « Nous avons une offre anti-DDOS avec une forte visibilité sur les attaques. Nous monitorons 1,3 milliard d’événements de sécurité par jour. Il faut stopper les failles au plus près du réseau. »

Dans l’Hexagone, Centurylink Communications France dispose d’un réseau très haut débit de 7.000 kilomètres et s’appuie sur le réseau mondial de CenturyLink pour son offre wholesale. « Tous nos opérateurs concurrents sur le marché de l’entreprise sont nos clients wholesale, lesquels profitent de l’infrastructure de CenturyLink qui couvre l’Atlantique, le Moyen-Orient et l’Amérique Latine », précise le patron de la filiale.

Une réflexion sur la vente indirecte

Jusqu’à présent, Centurylink Communications France s’appuie sur ses 60 salariés ainsi que sur ses ressources basées à l’international pour commercialiser son offre. La situation pourrait cependant évoluer. « Nous avons un chantier en cours concernant l’indirect pour lequel nous avons fait appel à un expert qui doit nous livrer ses préconisations afin de mettre une organisation, des processus, un programme et des outils à la disposition de nos futurs revendeurs. » Côté support, l’opérateur peut compter sur son centre européen d’assistance basé en Grande-Bretagne.

La France fait partie avec le Royaume-Uni, l’Allemagne et la Hollande, des quatre « core countries » en Europe. « On nous donne les moyens de nous développer. Nous allons accélérer sur la renommée de CenturyLink qui manque d’image en France. Plus de moyens marketing seront mis en place. Nous allons nous appuyer sur les réseaux sociaux pour accéder au cœur de cible en matière de data. Nous allons également lancer une campagne de messages ciblés en fonction du destinataire. Ces messages ne seront pas les mêmes pour un directeur général ou un DSI. De même nous allons mettre en place un suivi personnalisé. Cela représente un fort investissement budgétaire », précise Thierry Brengard.

La filiale française de CenturyLink va par ailleurs entamer un programme d’évangélisation. L’opérateur sera notamment présent aux Assises de la sécurité qui se dérouleront à Monaco au mois d’octobre avec pour cœur de cible les ETI et les grands groupes ayant une forte présence à l’international.