L’intégrateur réseaux vient de confier à Thierry Poulain le poste de pdg, avec pour mission de poursuivre la croissance en s’appuyant sur une sélection restreinte de marques à caractère innovant.

 


Channelnews : vous venez d’être nommé pdg d’Interdata en remplacement de Claude Huet. Dans quel contexte s’effectue votre nomination et quels vont être vos chantiers prioritaires ?

Thierry Poulain : je succède à Claude Huet qui a décidé faire valoir ses droits à la retraite. Si mon accession à cette responsabilité est récente (ndlr : elle date de cet été), je connais déjà bien l’entreprise puisque j’y travaille depuis 2002. J’y ai d’abord exercé les fonctions de directeur commercial, puis à partir de 2008 de directeur général délégué. Ma mission est de poursuivre la croissance de l’entreprise.

Comment comptez-vous vous y prendre ?


Thierry Poulain : Nous allons continuer à faire notre métier d’intégrateur à valeur ajoutée spécialisé dans les réseaux et les télécoms. Nous allons capitaliser sur nos marques historiques, notamment MRV (dont nous sommes une filiale), Juniper, Allot et Nortel. Parallèlement, nous allons poursuivre notre politique consistant à importer des produits innovants qui ne sont pas encore distribués sur le marché français. Nous venons ainsi de référencer A10 Networks et Q1 Labs.

De quoi s’agit-il ?


Thierry Poulain : A10 networks est un fournisseur de solutions de répartition de charge (load balancing) très haut débit qui se caractérise par sa bonne adaptation aux architectures multi-processeurs. Il fait partie des acteurs de ce que l’on pourrait qualifier de troisième génération sur un marché où la première génération serait symbolisée par Nortel Alteon et la deuxième par F5. Cette offre que nous avons référencée il y a six mois démarre très fort avec déjà cinq clients signés.

Q1 Labs est un éditeur de solutions de SIEM (Security Information and Event Management) qui agrège les logs et les flux (flows) des différents équipements de sécurité de l’entreprise et les corrèle en vue d’offrir une vue globale. La particularité de cette offre est sa simplicité de mise en œuvre comparée aux solutions concurrentes (RSA). Rien que sur Les Assises de la Sécurité où nous avons lancé cette offre il y a un mois nous avons identifié une vingtaine de projets.

Historiquement, Nortel est votre quatrième plus gros partenaire. N’avez-vous pas trop souffert de son démantèlement et ne craignez-vous pas qu’Avaya, qui a racheté la marque, ne la fasse disparaître ?


Thierry Poulain : Nortel reste l’un de nos principaux fournisseurs et 80% de nos clients Nortel nous ont indiqué qu’ils souhaitaient le rester. Je ne suis pas inquiet sur la suite des événements : dès lors que le rachat par Avaya a été acté, les commandes ont recommencé d’affluer. Avaya a souhaité attendre janvier pour communiquer officiellement sur les modalités de l’intégration mais nous avons reçu l’assurance que les produits continuerons d’être livrés pendant au moins deux ans. Et entre nous, compte tenu du montant payé par Avaya pour reprendre cette activité, je suis quasiment certain qu’il n’a pas la moindre intention d’abandonner le développement des produits existants.

Dans quelle mesure avez-vous été impactés par la crise ?


Thierry Poulain : Nous avons stabilisé notre chiffre d’affaires sur les neuf premiers mois de l’année et il n’y a aucune raison que nous ne fassions pas au moins autant de chiffres d’affaires qu’en 2008 (ndrl : soit 16 M€). Tous les voyants sont au vert. Nous avons engrangé pas mal de projets VPN SSLL dans le cadre des mesures prises par les entreprises pour prévenir les conséquences d’une pandémie grippale H1N1 et nous avons gagné de nouveaux clients opérateurs autour de nos produits MRV, notamment les commutateurs de niveau 2 et 3 de nouvelle génération. Et notre potentiel de business reste très élevé sur le quatrième trimestre.

Du coup, vous êtes en situation d’embaucher ?


Thierry Poulain : Oui. Nous venons de passer le cap des 60 collaborateurs et nous achevons un nouveau bâtiment de 450 m2 sur notre terrain de Gif-sur-Yvette pour loger ce surcroît d’effectif.

Quels profils embauchez-vous ?


Thierry Poulain : Nous travaillons avec des organismes de formation en alternance, notamment l’AFTI. Nous embauchons 90% de nos techniciens en sortie d’école.