Comme prévu, l’intégrateur-hébergeur alto-séquanais annonce avoir clôturé son année fiscale sur un chiffre d’affaires cumulé de 50,5 M€, soit une croissance de 57% par rapport à l’exercice 2017. L’essentiel de cette croissance provient des acquisitions réalisées fin 2017-début 2018. Constellation avait en effet racheté une partie du fonds de commerce de l’intégrateur lyonnais AS-PC fin 2017 avant de prendre le contrôle de l’orléanais Inetd en mars 2018. À périmètre comparable, les revenus cumulés du groupe ont progressé de 8%. Le périmètre historique est en croissance organique de 16%. Le résultat d’exploitation a quasiment doublé à 1,9 M€. Quant au résultat net, il passe de 0,9 à 1,3 M€.

« Ces excellents résultats matérialisent le succès de l’intégration des acquisitions 2018 et confirment la stratégie de transformation des clients infrastructures vers un modèle orienté services », déclare Constellation dans un communiqué. De fait, c’est des services récurrents – autrement dit le Cloud, l’hébergement, l’infogérance, les contrats pluriannuels BI et réseaux, la tierce maintenance applicative, la collecte télécoms, le maintien en conditions opérationnelles… – que Constellation a tiré l’intégralité de sa croissance l’année dernière. L’intégrateur explique avoir facturé pour près de 22 M€ de services récurrents (soit 43% de son chiffre d’affaires total) et il constate une accélération de leur rythme de croissance. Les services Cloud illustrent bien cette tendance : ils ont progressé de 55% en 2018 pour atteindre 9,5 M€ de chiffre d’affaires.

En revanche, les services d’intégration (non récurrents) ont tendance à diminuer en raison du poids grandissant des plateformes automatisées de type systèmes hyperconvergés dans les ventes, explique Etienne Besançon, PDG de Constellation. « Lorsque l’on vend une plateforme de ce type, la part des services one shot diminue mais celle des services récurrents, de type assistance, augmente ».

Sur le négoce, le groupe n’enregistre pas de croissance organique. Voire une légère décroissance. Il s’agit d’une politique assumée, gage de « marges mieux maîtrisées ». Néanmoins, la part du négoce dans les revenus s’est accrue passant de 50% à 57% du chiffre d’affaires d’une année sur l’autre en raison de la dominante négoce des activités d’AS-PC et d’Inetd. Mais cette proportion est amenée à se rééquilibrer au profit des services, qui tendent à se substituer en partie aux revenus infrastructures. « La spécificité de Constellation, c’est précisément de savoir vendre des services à valeur ajoutée, de type Cloud, infogérance, DevOps…, aux clients infrastructures traditionnels », détaille Etienne Besançon.

Pour l’exercice en cours, le groupe vise 55 M€ de chiffre d’affaires, hors croissance externe, soit une croissance de 9% par rapport à 2018. Un objectif relativement conservateur, dans la continuité de l’exercice 2018, basé sur une croissance nulle des activités négoce et une croissance d’environ 30% des services. « Nous avions prévu que 2019 soit une année de consolidation pour préparer le doublement du chiffre d’affaires actuel d’ici à 2022 mais l’activité est bonne et nous sommes en avance sur nos objectifs », note Etienne Besançon. Le Cloud reste l’un des principaux leviers de croissance. Fin décembre, le groupe cumulait ainsi 12 M€ de contrats de services cloud embarqués, soit 4 fois le CA Cloud de 2016.

Une dynamique qui lui permet de continuer à recruter rapidement. L’effectif, qui était passé de 125 personnes fin 2017 à 180 un an plus tard, a poursuivi sa progression ces six premiers mois, pour atteindre 210 collaborateurs. Et trente recrutements sont encore programmés d’ici à la fin de l’année. Un objectif que la société devrait atteindre sans trop de difficulté grâce à son taux important (60%) de cooptation. « Le groupe a une traction positive sur le marché. Sa stratégie, son organisation de type juxtaposition de startups, la proximité de son encadrement… plaisent beaucoup », assure Etienne Besançon.

Le management s’est étoffé lui aussi avec l’arrivée en avril de l’ex-directeur des opérations de Claranet Business Apps Christophe Isard, nommé au poste de directeur des opérations d’Evea Cloud. Il est chargé de mettre en place les process, la gouvernance et les équipes de delivery qui permettront de soutenir la croissance future. Il vient d’être rejoint au poste de directeur technique d’Evea Cloud par Olivier Gourbil, qui occupait jusqu’à présent le poste de directeur infrastructures de Claranet Business Apps.