La publication hier par la société de distribution et de services d’infrastructures IT britannique de ses résultats préliminaires pour l’exercice clos le 31 décembre a permis de vérifier que sa filiale française n’était toujours pas sortie du trou d’air qu’elle avait traversé au troisième trimestre. Après le recul de 6% de ses ventes enregistré sur la période juillet-septembre, Computacenter France a dû faire face à une baisse de 7% de ses facturations sur le dernier trimestre 2018. Et ce n’est pas le premier semestre, déjà marqué par une légère érosion de l’activité (-1,2%), qui a permis de sauver l’année. Au final, Computacenter France concède une baisse de 4% de ses revenus sur l’année écoulée, son chiffre d’affaires revenant autour de 558 M€.

Ce ralentissement de ses ventes est d’autant plus décevant pour la filiale française, qu’elle avait investi dans de nouvelles ressources commerciales pour soutenir son développement et notamment pour augmenter le nombre de ses clients pesant plus de 1 million livres sterling d’achats annuels. Toutefois, Computacenter France ne s’attendait pas à des miracles sur son activité services après la perte d’un client clé du secteur des services publics fin 2017 qui avait fait brusquement baisser de près de 10% le volume de ses contrats de services managés au tournant de l’année. La filiale française affichait néanmoins son optimisme mi-2018 en anticipant « une croissance de [ses] services managés à court terme », fort de la signature de plusieurs grands projets de mise en œuvre de Windows 10 et d’un bon carnet de commandes.

Cette baisse de régime de la France contraste avec la forte croissance enregistrée par les autres filiales du groupe. Computacenter affiche ainsi une progression de 10% de ses revenus annuels au Royaume-Uni, de 8% en Allemagne et de 13% à l’international. En cumulé, le groupe a enregistré une progression de 8% de ses facturations en 2018, ce qui devrait porter son chiffre d’affaires à plus de 4,01 milliards de livres. Et ces taux de progression ne tiennent pas compte des 220 millions de livres sterling réalisés au quatrième trimestre par les entreprises que le groupe a acquises en septembre aux Pays-Bas (Misco Nederland) et aux USA (FusionStorm). Des acquisitions dont les performances ont du reste dépassé les attentes de Computacenter.

« 2018 a été une année record, qui a sensiblement surpassé nos attentes initiales », s’est félicité le groupe dans son communiqué. Et d’ajouter qu’il devrait pouvoir faire encore mieux en 2019, fort de « la dynamique positive du marché » et de la contribution de ses acquisitions du second semestre 2018. Et si le distributeur peut déjà se réjouir d’avoir dépassé ses objectifs de revenus en 2018, il anticipe également des résultats avant impôts légèrement supérieurs aux attentes. Il faudra toutefois attendre la publication des comptes définitifs en mars pour savoir si la filiale française a pu maintenir sa profitabilité sur l’année écoulée après le résultat opérationnel positif de 2,4 M€ dégagé au premier semestre 2018.