Computacenter France affiche une situation contrastée sur son premier semestre 2021. En apparence, la tendance est positive avec un chiffre d’affaires en augmentation de 4% à 360,4 millions d’euros (S1 2020 : 346,5 millions d’euros). En pratique, la filiale française enregistre une baisse de son chiffre d’affaires à périmètre comparable sur la période et une perte d’exploitation de 2,3 millions d’euros (contre un bénéfice de 4,3 millions d’euros au S1 2020).

Explication : le chiffre d’affaires intègre les 43,2 millions d’euros revenus de sa filiale Computacenter NS, issue du rachat des activités de services domestiques de BT France en novembre 2020. Sur son périmètre historique, hors Computacenter NS donc, le chiffre d’affaires de Computacenter France est en recul de 8,5% à 317,2 millions d’euros.

Un recul qui est une conséquence de la crise sanitaire, selon Computacenter. « Nous avons été confrontés au défi des pénuries de composants et aux problèmes de livraisons que cela a entraîné », indique le revendeur britannique dans son communiqué financier. L’activité française a d’autant été plus touchée qu’elle reste concentrée sur les solutions de travail, domaine plus particulièrement impacté par les pénuries, précise le revendeur. Par contrecoup, les activités de services ont été également affectées, dans la mesure où « une grande partie des prestations de services reposent sur les livraisons sur site des clients ».

Le chiffre d’affaires négoce a ainsi diminué de 5,6 % sur le périmètre historique (-2,8 % à 260,9 millions d’euros en incluant les activités négoce de Computacenter NS).  Le chiffre d’affaires services a diminué de 18,4% sur le périmètre historique mais il augmenté de 27,2% en consolidé pour atteindre 99,5 millions d’euros en incluant les 35,7 millions d’euros de services de Computacenter NS. La baisse du chiffre d’affaires services sur l’activité historique s’explique principalement par l’arrivée à échéance d’un contrat d’externalisation mondial au premier semestre 2020.

La perte constatée sur le semestre n’inquiète toutefois pas Computacenter : dans son communiqué, le revendeur explique qu’elle est globalement conforme à ses anticipations. De fait, la perte constatée est entièrement imputable à l’activité de sa filiale Computacenter NS dont le groupe savait en la rachetant qu’elle était déficitaire. Sachant cela, Computacenter s’était prémunis contre ses pertes futures en négociant une soulte de 14 millions de livres sterling lors de l’acquisition qui avait été comptabilisée en gain exceptionnel.

Toutefois, la perte constatée au premier semestre trahit aussi une baisse de profitabilité de l’activité historique. Pour l’expliquer, Computacenter indique s’être concentré sur l’intégration de l’activité Computacenter NS. « Notre priorité était d’intégrer les équipes commerciales ». Ce qui a impliqué un effort intense de formation du personnel. Computacenter se dit toutefois, satisfaits du pipeline d’opportunités qu’il a généré sur sa clientèle et celle de sa filiale même s’il est encore trop tôt pour en tirer des conclusions. Après l’intégration des ventes, ses efforts portent actuellement sur « l’intégration des processus de back-office et la définition d’une stratégie à long terme pour une intégration plus poussée des opérations ».

La filiale française se garde toutefois de tout enthousiasme pour les prochains mois : « les pénuries mondiales resteront un défi au second semestre », prévient-elle. Sans compter que la plupart de ses partenaires technologiques ont déjà annoncé des augmentations de prix.