Suite à l’annonce de résultats mitigés au premier semestre, nous avons demandé au directeur général de Computacenter France Lieven Bergmans son éclairage sur les performances et les perspectives de la filiale française. Entretien.

Channelnews : Lors de la publication des résultats semestriels groupe, Computacenter France a fait état de revenus en baisse de 8,5% à périmètre comparable mais s’est dit satisfait du pipeline d’opportunités qu’il a généré au cours de la première moitié de l’année. Pouvez-vous préciser dans quelle mesure c’est une bonne nouvelle pour Computacenter France ?

Lieven Bergmans : En rachetant les activités de services domestiques de BT France en novembre 2020, Computacenter France a hérité d’une offre de services de NOC et SOC, de supervision de datacenters et d’équipements réseaux qu’il ne proposait pas jusqu’alors. Ces nouvelles capacités de services et les expertises associées ont accru son potentiel d’identification de nouvelles opportunités sur les environnements datacenter, réseaux et sécurité. Computacenter espère qu’à terme cela permettra de rééquilibrer les ventes de la filiale française qui restent orientées à 65-70% sur les produits liés aux espaces de travail. De fait, le portefeuille d’opportunités de Computacenter France sur les environnements centres de données, réseau et sécurité a commencé à augmenter significativement sur la première moitié de l’année, notamment sur les clients historiques de Computacenter France. Cette augmentation est conforme aux objectifs que l’on s’était fixés. Ce portefeuille d’opportunité s’est déjà matérialisé par la signature de quelques affaires mais les cycles de vente sont longs et il y a encore beaucoup à faire pour que cela impacte significativement les ventes.

Channelnews : vous expliquez dans le communiqué financier que l’intégration des équipes de ventes de Computacenter NS, la filiale née des activités rachetées à BT, est achevée et que les efforts portent actuellement sur l’intégration des processus de back-office et sur une intégration plus poussée des opérations. Quand le processus d’intégration sera-t-il achevé ?

Lieven Bergmans : En effet, les équipes ventes et avant-ventes ont été intégrées. Cela représente une quinzaine de personnes qui ont été formées aux outils et aux procédures de Computacenter. Les équipes de production travaillent encore sur les systèmes BT, notamment pour ce qui concerne le CRM et l’ERP. Mais petit à petit elles vont basculer sur les outils Computacenter. Le projet de transformation va encore durer jusqu’en 2022. Mais l’essentiel sera fait d’ici à la fin de l’année. À noter que si ce sont les outils de Computacenter qui vont s’imposer, c’est bien sur les expertises des équipes de production de Computacenter NS que l’on va s’appuyer. Lorsque Computacenter procède à une acquisition, il y a toujours cette idée d’accueillir les équipes et de les garder à long terme. Les équipes de Computacenter NS ont la garantie que l’entité à laquelle ils appartiennent sera intégrée et qu’elle ne sera pas revendue dans trois ans.

Channelnews : l’une des raisons que vous invoquez pour expliquer la contre-performance de Computacenter France au premier semestre est la rupture des approvisionnements qui touche un grand nombre de matériels informatiques. Et vous prévenez même que les pénuries mondiales resteront un défi au second semestre. Le carnet de commandes non honorées de Computacenter France continue-t-il de grossir et quelle part des commandes totales représente-t-il ?

Lieven Bergmans : Le montant du « back order » est confidentiel mais il est très élevé. Il augmente toujours mais depuis la mi-août sa progression est beaucoup moins rapide. Tout le monde semble convaincu que le pire est passé et qu’il va se résorber progressivement. Cela dit, il est très difficile de prédire à quelle vitesse les délais de livraison vont revenir à la normale. Cela va probablement durer jusque dans le courant de l’année 2022. Les difficultés sont très variables selon les produits mais l’on peut que les produits workspace sont plus affectés que les équipements datacenter.

Channelnews : Quand pensez-vous que Computacenter France reviendra à la croissance et à un résultat d’exploitation équilibré ?

Lieven Bergmans : nous prévoyons une croissance du chiffre d’affaires sur l’année et un résultat d’exploitation positif. Quelques grands clients qui avaient ralenti leurs achats programmés au premier semestre les ont reportés sur le deuxième semestre créant un effet reprise. Côté services, des contrats d’infogérance ont été gagnés qui commencent à s’implémenter et qui vont commenceront à être rentables après la phase de pilotage. La seule inconnue demeure les livraisons qui rendent toute prévision difficile.