Un peu comme les convertis de la dernière heure deviennent les plus convaincus, SAP ne jure plus que par le Cloud devenu en quelques mois l’alpha et l’oméga de sa stratégie.

« SAP Cloud Powered by Hana » est désormais la devise de l’éditeur allemand qui ne souhaite pas pour autant imposer quoi que ce soit à ses clients. Lors de son passage à Paris, Bill McDermott a confirmé l’objectif des 30 milliards de dollars de chiffre d’affaires pour 2017 en majorité fondé sur une croissance organique et avec une proportion plus importante réalisée sur le cloud. Pour l’exercice en cours, SAP prévoit de réaliser environ 1 mds$ en vente de logiciel as a service.  Du côté de SAP, un des avantages du SaaS est qu’il va augmenter la récurrence des affaires. « Aujourd’hui, la proportion est environ de 50 %, nous espérons la porter à 65 % en 2017 ».

« Nos clients restent totalement libres de leurs choix et nous leur offrons toutes les solutions possibles : de l’achat d’HANA à 99 cents sur Amazon jusqu’à l’achat de la licence, à partir de note site Web, en mode traditionnel ou via nos partenaires » explique Bill McDermott. Mais le co-CEO met largement en avant les positions acquises par SAP sur le cloud où il affirme collectionner les premières places à commencer par le plus grand nombre d’utilisateurs, pas moins de 35 millions qui accède à leurs applications SAP via le nuage.

Ce résultat est obtenu principalement par la contribution des éditeurs de solutions de gestion de talents (HCM) SuccessFactor et de procurement Ariba. Racheté en 2012, ce dernier fait état de 1,4 million d’entreprises connectés représentant 500 milliards de dollars de volume d’affaires. « Avec SuccessFactor, SAP entend évoluer vers une nouvelle génération de logiciel de CRM, précise Bill McDermott. Salesforce a démocratisé l’automation des forces ventes. Nous entendons aller beaucoup plus loin dans la connaissance du client et ainsi proposer des solutions qui seront beaucoup plus prédictive »


Dans les entreprises, ce sont les directions métiers qui ont lancé le mouvement : DRH, ventes, marketing, finance. Mais à ce jour, aucune grande entreprise n’a migré son application d’entreprise articulée autour d’un ERP dans les nuages. « L’ensemble de note portefeuille applicatif est disponible en mode ”as as service” et s’appuie en totalité sur la base de données HANA » rappelle Bill McDermott.

Logiciel spécialisé contre logiciel intégré, la confrontation n’est pas nouvelle. On l’a connu dans de nombreux domaines du logiciel, de la bureautique aux applications de gestion. « Face à une telle alternative, c’est la suite qui gagne toujours », poursuit-il soulignant la complexité introduite par la multiplication des applications dans un SI. Par milliard de dollars de chiffre d’affaires, une entreprise utilise en moyenne une cinquantaine d’applications différentes. L’intégration permet donc, selon SAP, de réduire significativement ce niveau de complexité.

Présenté au départ plus comme une base de données spécialisée en analytics avec la mise en avant de la technologie In-Memory, HANA est aujourd’hui recommandé aujourd’hui comme une base de données universelle servant aussi les besoins en transactionnel qu’en décisionnel (temps réel et pour de très gros volumes de données).

Toutefois, soucieux de ménager ses clients, SAP a forgé un message très consensuel : « nos clients n’ont pas à remplacer leurs bases de données pour adopter HANA mais s’ils le souhaitent ils le peuvent ».  HANA est le produit du catalogue qui a connu la plus croissance avec environ 900 M$ de chiffres d’affaires l’année dernière (vente de licences et services). Avec cette base de données, SAP fait état de quelque 3000 clients. Pour accélérer le développement d’HANA, SAP affiche un ensemble de quelque 2000 startups qui développent du logiciel sur cette plate-forme.

Pour aller vers le cloud, SAP compte sur ses propres forces mais elle s’appuie aussi sur son écosystème de partenaires, plus de 2 millions de spécialistes. Comme se positionnent-ils face à cette évolution ? « C’est contre-intuitif, mais les intégrateurs de systèmes sont très favorables au cloud qui leur permet de faire plus, différemment, dans un cycle beaucoup plus court et à moindre risque » conclut Bill McDermott. 1 dollar de chiffre d’affaires avec SAP représente entre 5 et 10 dollars lorsqu’on inclut l’ensemble des services. A l’avenir, il faudrait se rapprocher d’un rapport 1 pour 1 ».

Pour finir ce tour d’horizon général, le CEO de SAP fait part de sa flamme pour Paris où il serait possible, selon lui, de créer une Silicon Valley. SAP mentionne un investissement visant à financer un nouveau centre en France sans donner de détail sur ce projet.

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