L’Alliance Green IT (AGIT) vient de publier la 3ème édition de son baromètre des pratiques green IT des entreprises en France. Cette édition 2020 met en évidence une amélioration globale de la maturité des entreprises en matière de Green IT par rapport à l’édition 2017, dernière en date. En témoigne la baisse du nombre de réponses « Je ne sais pas » sur de nombreux indicateurs clés. Les progrès sont cependant variables selon les indicateurs et les thématiques considérés. L’AGIT note ainsi des progrès sur 15 de ses 26 indicateurs Green IT.
Par exemple, les progrès sont particulièrement nets sur la désinstallation des infrastructures inutiles, la mutualisation des équipements physiques, la connaissance de la superficie totale des salles informatiques, la consolidation des imprimantes individuelles vers des imprimantes départementales, l’utilisation de consommables recyclés, la mise en place de critères DD (développement durable) et/ou RSE (responsabilité sociale des entreprises) dans les appels d’offres, ou l’achat de matériels écolabellisés.
Bien qu’en progression, certains indicateurs restent néanmoins médiocres comme la traçabilité des éléments matériels (CMDB ou configuration management database), l’analyse du cycle de vie des infrastructures, la mise en œuvre des bonnes pratiques de l’European Code of Conduct, la connaissance de la quantité de DEEE produits par an, ou la présence d’un responsable Green IT au sein de la structure. D’autres enfin, semblent se détériorer comme la connaissance de l’espace de stockage de données à disposition recyclage du papier ou des cartouches, le paramétrage par défaut des équipements pour éviter le gaspillage, la connaissance de la réglementation sur les DEEE ou la mesure de la consommation du parc de postes de travail.
« Autant le niveau de maturité est élevé sur les problématiques d’impression de datacenters ou d’infrastructures informatique, autant elle reste faible sur la gestion des déchets ou les questions de gouvernance, souligne Romuald Ribault, directeur marketing de l’éco-organisme Ecologic et pilote du baromètre. Ce-dernier pointe notamment le nombre insuffisant de référents IT dans les entreprises. La stratégie Green IT ne trouve pas encore sa place dans la stratégie globale de l’entreprise, regrettent à ce titre les auteurs de l’étude dans leur conclusion. Et d’appeler à la création d’un vrai métier de responsable Green IT assorti d’une formation certifiante en amont.
L’une des difficultés auxquelles se heurtent les entreprises est que le numérique responsable est un sujet complexe, qui nécessite de nombreuses compétences pour être appréhendé dans sa globalité, et qui sont difficiles à maîtriser par une seule personne. Or, les décideurs n’ont pas pris conscience de la complexité du sujet, estiment les auteurs. « Il y a indéniablement une prise de conscience des enjeux liés au numérique responsable dans les entreprises, résume Romuald Ribault. Mais s’attaquer à ces sujets nécessite une démarche rigoureuse. Pour cela, il est important de développer une filière d’excellence. Cela créera des emplois et renforcera encore la maturité des entreprises françaises, qui est déjà l’une des plus fortes au monde. On a toutes les clés pour former cette filière d’excellence. Il ne nous manque plus que le passage à l’acte ».
Extrêmement détaillée et statistiquement solide, cette étude de l’AGIT se positionne comme un véritable outil de référence en France et dans le monde, à même de fournir une vision fiable du Green IT en France, d’aider les entreprises à mesurer leur maturité Green IT, et d’alimenter la réflexion collective autour des usages du numérique. Pour la consulter dans son intégralité : c’est ici.
Créée en 2011, l’AGIT regroupe actuellement une cinquantaine de membres, parmi lesquels des acteurs de premiers rang du secteur IT tels Interxion, SCC, APL, Syntec Numérique, NoveVia, OM Conseil… À noter qu’en complément de son baromètre Green IT, l’AGIT vient de lancer les travaux préliminaires pour sortir un baromètre spécifique aux acteurs du numérique.