D’aucuns s’attendent à ce que le plongeon de l’euro se traduise rapidement par des réajustements tarifaires sur les infrastructures IT. Mais pour l’instant, aucun signe concret n’est venu confirmer ces craintes.

 

 

Le nouvel accès de faiblesse de l’euro face au dollar pourrait conforter le mouvement de hausse des prix à l’œuvre depuis quelques mois dans l’IT. L’euro est en effet tombé ce lundi à son plus bas niveau depuis quatre ans à 1,2243 dollar. La monnaie européenne aura ainsi cédé plus de 10% depuis le 14 avril dernier et près de 20% depuis son plus haut du 25 novembre dernier à 1,51 dollar. Difficile d’imaginer que cette dépréciation pourrait ne pas avoir de conséquences sur les prix des matériels et logiciels qui sont pour la plupart libellés en dollars.

En première ligne, les revendeurs grands comptes, dont certaines affaires déjà négociées pourraient être remises en question ou différées. « Si l’euro continuait à dégringoler et que les fabricants augmentaient leurs prix, cela deviendrait un vrai problème », admet le patron de l’un d’eux. Ces contrats courent souvent sur plusieurs années et ne rapportent que sur la longueur. Un retournement du marché devises peut suffire à en effacer la marge.

Pour l’instant, les grossistes et les revendeurs que nous avons interrogés n’ont relevé que des hausses isolées souvent masquées par des promotions. Ainsi chez HP, les prix des barettes mémoire de base (2 et 4 Go), des cartes réseaux, des contrôleurs et de certaines baies de stockage ont récemment augmenté mais les disques durs et les barettes de 8 Go et plus ont baissé. Et l’augmentation des Care Pack sur les StorageWorks P2000 G3 MSA est compensée une promotion ponctuelle de l’ordre de 40%.

De l’avis général, il est encore trop tôt pour déterminer si l’on se dirrige vers une hausse généralisée des prix. « Les fournisseurs révisent leurs tarifs une fois par mois (voire une fois par trimestre), explique le patron d’un grossiste, nous seront donc fixés d’ici deux à trois semaines sur un éventuel impact sur les prix ».

Mais si la dépréciation de l’euro devait se confirmer, les hausses tarifaires deviendront inévitables et il faudra s’y préparer. D’autant que se profile pour cet été une réévaluation de la monnaie chinoise, le yuan, face au dollar, qui devrait renforcer l’effet inflationniste de la dépréciation de l’euro sur les matériels IT. Ça ne pourra que doper le chiffre d’affaires et donc la marge. Mais il faudra l’expliquer aux clients.