Asema vient d’annoncer son adossement au groupe Cyllene. Nous avons demandé à son PDG Olivier Morel de nous expliquer sa démarche et ce qu’il attendait de cette union.

Channelnews : Pouvez-vous présenter Asema ?

Olivier Morel : Asema est une société d’expertise spécialisée dans le stockage et la gestion de la donnée. Elle compte une vingtaine de personnes et a fêté ses quinze ans en avril dernier. À l’origine Asema est un intégrateur de solutions tourné essentiellement vers les technologies de Netapp et de son écosystème, représenté notamment par Cisco et VMware autour de leur plateforme commune Flexpod. Asema a évolué vers les services managés et le stockage hybride à partir de 2017. En 2018, Asema a été le premier fournisseur de services hébergés à intégrer l’offre de Cohesity au sein de son infrastructure pour fournir de la sauvegarde sous forme de service.

Channelnews : Quelle a été l’ampleur de ce virage vers les services hébergés et quel a été son impact sur la physionomie de la société ?

Olivier Morel : Les services managés représentent désormais 70% des revenus de la société. Le basculement s’est fait en l’espace d’un an. Cela a eu un impact sur l’effectif, qui a grossi et qui continue de croître. Le chiffre d’affaires négoce a baissé sensiblement. Il a perdu environ 2 M€. Mais la marge est redevenue positive très rapidement. Et si la société n’a pas encore retrouvé son niveau de facturation d’avant – elle avait réalisé 6 M€ de chiffre d’affaires en 2016 – elle est de nouveau en pleine accélération.

Channelnews : Pourquoi ce rapprochement avec Cyllene ?

Olivier Morel : La question basique qui se posait était : comment accélérer notre croissance avec un vecteur financier vraiment industriel. C’est ce qu’apporte Cyllene : un facteur d’accélération bien meilleur que ce que pourrait apporter un fonds d’investissement. On assiste actuellement à une envolée des projets chez les clients : renouvellement de leurs infrastructures, évolution de leurs architectures… À ce titre, Asema est très sollicité pour son expertise. Cyllene va nous faire profiter du soutien financier dont il bénéficie mais aussi de synergies sur la partie hybridation, le groupe ayant déjà une forte expertise dans l’hébergement et les datacenters. Cyllene va également permettre à Asema d’accélérer sur les infrastructures (FlexPod) dédiées aux applications d’intelligence artificielle et d’apprentissage machine sur lesquelles nous venions d’investir et qui vont être un facteur de notre future croissance. Cyllene a également souscrit à notre démarche de certification HDS dans laquelle nous nous étions engagés récemment. Cette certification, qui devrait être validée d’ici 6 à 7 mois, complétera avantageusement les certifications (ISO 24001, SOC2 type 2 ISAE 3402) que le groupe arbore déjà. Enfin, Asema va pouvoir se rapprocher de certains de ses clients via les agences locales de Cyllene à Lyon et Saint-Brieuc. À l’inverse, Cyllene va pouvoir capitaliser sur l’agence qu’Asema a ouvert à Aix-en-Provence en 2017.

Channelnews : Comment Cyllene et Asema se sont connus ?

Olivier Morel : Cyllene était client d’Asema. Nous supportions leurs environnements Netapp depuis plusieurs années et nous avions participé à la mise en place de leur plateforme de stockage objet Netapp (StorageGrid Webscale) en 2018. Cyllene nous avait approché dès notre virage vers les services hébergés.

Channelnews : Traditionnellement le groupe Cyllene cherche à retenir les dirigeants des sociétés qu’il rachète. Qu’en est-il pour ceux d’Asema ?

Olivier Morel : En effet, je conserve le mandat social d’Asema, qui continue son existence propre au sein du groupe Cyllene. Je prends part au comité directeur du groupe dont je pilote désormais les alliances stratégiques et les partenariats. Mon principal associé au sein d’Asema, Jean-Luc Berrier, qui occupait le poste de directeur technique, prend la direction de l’une des trois principales unités opérationnelles du groupe : la BU Modern workplace.