Altice va dépenser en cash 1,2 milliard de dollars pour entrer sur le marché américain. Le groupe de Patrick Drahi vient en effet d’annoncer dans un communiqué avoir signé un accord définitif en vue d’acquérir 70% du

capital du câblo-opérateur Suddenlink auprès de BC Partners, du fonds de pension canadien CPP Investment Board et du management de la société. BC Partners et CPP Investment Board conservent conjointement une participation de 30%.

Suddenlink est le 7ème câblo-opérateur américain par sa taille. Fondé à Saint-Louis (Missouri), il revendique 1,5 million de clients résidentiels et 90.000 entreprises clientes basés principalement au Texas, en Virginie occidentale, en Louisiane, dans l’Arkansas et en Arizona. En 2014 l’entreprise a généré 2,3 milliards de chiffre d’affaires et un EBITDA dépassant 900 millions de dollars.

L’acquisition valorise Suddenlink à 9,1 milliards de dollars. Outre le 1,2 milliard de dollars versés en numéraire par Altice, l’opération sera principalement financée par de la dette (nouvelle et ancienne) de 6,7 milliards de dollars contractée par Suddenlink et par un crédit de 500 millions de dollars accordé par BC Partners et CPP Investment Board.
Elle devrait être finalisée au cours du quatrième trimestre.

 » Nous sommes enchantés par l’acquisition de Suddenlink et fortement engagés à poursuivre nos investissements dans les réseaux, les offres à la clientèle et les services innovants sur le marché séduisant des Etats-Unis. Notre investissement dans Suddenlink, notre premier dans le secteur du câble aux US, ouvre pour Altice une voie industrielle et stratégique attractive aux Etats-Unis, l’un des marchés des communications les plus importants et les plus dynamiques au monde  « , déclare dans le communiqué le directeur général d’Altice, Dexter Goei.

Si l’on en croit le Wall Street Journal, Altice serait également en négociation pour le rachat de Time Warner Cable, une entreprise estimée à 44,5 milliards de dollars.

Reste à savoir si le financier franco-israélien à les moyens de ses ambitions. Il a en effet dépensé 19 milliards d’euros pour acquérir SFR et s’apprête à débourser 9 milliards d’euros pour racheter Portugal Telecom.

Cette première incursion outre-Atlantique marquerait-elle la fin des visées d’Altice sur Bouygues Telecom ?