Sur un marché de l’impression en perte de vitesse, le pionnier de la bureautique Xerox joue la carte de la consolidation et propose de racheter son concurrent Lexmark dans une transaction évaluée à 1,5 milliard de dollars, dettes comprises. Née d’une scission de la division impression d’IBM en 1991, la société Lexmark avait été rachetée en 2016 pour 3,6 milliards de dollars par un consortium d’investisseurs chinois (Ninestar Corporation, PAG Asia Capital et Shanghai Shouda Investment Center).

L’opération va ramener Lexmark dans le giron américain et permettre à Xerox de renforcer son implantation en Asie et aux États-Unis. L’entité combinée servirait plus de 200 000 clients dans 170 pays.

« Notre acquisition de Lexmark réunira deux entreprises leaders du secteur, partageant des valeurs communes, des forces complémentaires et un engagement profond à faire progresser l’industrie de l’impression pour créer une organisation plus forte », a commenté Steve Bandrowczak, CEO de Xerox. « En combinant nos capacités, nous serons mieux positionnés pour assurer une croissance rentable à long terme et servir nos clients, tout en poursuivant notre réinvention. »

Xerox a vu ses revenus chuter sur les 5 derniers trimestres et a revu en baisse ses prévisions 2024. Le groupe table sur un chiffre d’affaires de 6,2 milliards de dollars, en baisse annualisée de 10%. Avec Lexmark, société privée dont les chiffres ne sont pas publiés, ses revenus annuels pourrait atteindre 10 milliards de dollars selon Les Échos.

Xerox entend capitaliser sur la forte position de Lexmark sur le marché en croissance des imprimantes couleur A4, étendre leur position commune sur les équipements A3 et les services numériques. La nouvelle entité vise une des cinq premières places mondiales sur différents segments (entrée et milieu de gamme, production) du marché de l’impression. Selon IDC, environ 20 millions d’imprimantes ont été livrées dans le monde au troisième trimestre 2024. HP domine actuellement le marché avec une part de 35%, suivi par Epson et Canon avec environ 21% chacun.

Xerox s’attend à ce que l’opération améliore immédiatement les bénéfices et vise 200 millions de dollars d’économies de synergies. Le groupe espère aussi accélérer la réalisation des objectifs financiers de son plan stratégique Reinvention, dans le cadre duquel une réduction de 15% des effectifs avait été annoncée en début d’année.

L’opération, financée au moyen de liquidités et de dettes, devrait être finalisée sous réserve d’approbation au second semestre 2025.