L’affaire remonte à juillet 2008. David Riley, alors DSI de Foundry Networks, révèle à un ami quelques jours avant l’annonce de l’opération le rachat de la société par Brocade. Or cet ami, Matthew Teeple, travaille dans un hedge fund à San Francisco. L’établissement, en train de liquider les actions Foundry qu’il détient alors (participant ainsi à la chute des cours), se met aussitôt à racheter des titres qu’il revend après l’annonce de la fusion.
La SEC, qui a mené l’enquête, évalue le gain à 13,6 millions de dollars, le titre ayant grimpé de 32% après l’annonce officielle de l’opération. Le gendarme de la bourse estime que le fonds aurait en revanche perdu 7,6 millions de dollars s’il avait poursuivi ses ventes.
Si l’on en croit la presse américaine, David Riley aurait par ailleurs communiqué à Matthew Teeple d’autres informations financières permettant au fonds d’engranger 6,9 millions de dollars de bénéfices.
Matthew Teeple aurait de son côté fait profiter d’autres personnes de ces tuyaux. L’une d’entre elles, qui dirige un fonds de pension du Wyoming, aurait ainsi réalisé 136.000 dollars de profits illicites.
« David Riley s’était vu confier les secrets les plus précieux de Foundry. Il a trahi sa société et a déclenché une réaction en chaîne explosive de tuyaux illégaux qui, d’ami en ami, ont généré des profits illicites », explique dans un communiqué le responsable des poursuites à la SEC, George Canellos.
« Les rangs des professionnels privilégiés qui se croient au-dessus des lois ne cesse de grossir », constate dans un autre communiqué l’avocat du gouvernement américain à Manhattan, Preet Bharara.
Les trois prévenus sont désormais poursuivis par la justice pour délit d’initié. David Riley est en outre accusé de conspiration afin de commettre des fraudes boursières. Il risque pour l’ensemble de ces délits jusqu’à 25 ans de prison et 5,25 millions de dollars d’amende ou quatre fois les bénéfices ou les pertes réalisés dans cette affaire.