L’Agence Nationale pour la Sécurité des Systèmes d’Information (ANSSI ) a exigé de trois opérateurs d’outre-Mer qu’ils démontent leurs équipements coeur de réseau mobile d’origine chinoise annonce BFM Business.
Orange (qui utilise Huawei à la Réunion et à Mayotte), Outremer Telecom (doté de matériel ZTE en Martinique, Guadeloupe, Guyane, Réunion et Mayotte), et Pacific Mobile Telecom (client de Huawei en Polynésie), présent sous la marque Vodafone, auraient outrepassé leurs obligations en utilisant des équipements non agréés.
Il semble que les opérateurs concernés misaient sur l’obtention de cet agrément par les fabricants qui l’ont demandé en vain. Apparemment pour des raisons de sécurité, les constructeurs chinois étant suspectés d’avoir des liens avec les autorités de leur pays et de pratiquer l’espionnage
Aux Etats-Unis le Committee on Intelligence de la Chambre des représentants avait ainsi recommandé en 2012 d’interdire à Huawei et à ZTE de participer aux appels d’offres publics et privés. En 2010 déjà, le CEO de Sprint Dan Heskel, a été prié par le secrétaire d’Etat au commerce US, Gary Locke, de rejeter les offres d’Huawei. Et l’an dernier, Jean-Marie Bockel, qui était alors secrétaire d’Etat à la Défense et aux Anciens combattants, avait désigné ZTE et Huawei comme étant des menaces à la sécurité nationale et proposé d’interdire la vente de leurs routeurs de coeur de réseau en Europe.
Pour les Chinois, la sécurité n’est qu’une excuse utilisée par les Etats-Unis et l’Europe pour mettre des bâtons dans les roues de leurs constructeurs. Des constructeurs par ailleurs accusés de dumping par la Commission européenne qui a lancé au printemps une enquête à leur encontre.
On notera que l’injonction de l’ANSSI intervient quelques jours après que le gouvernement ait demandé aux opérateurs français de se comporter en patriotes et d’acheter français. Une demande faisant elle-même suite à l’annonce par Alcatel-Lucent de la suppression de 900 postes en France.