Les sommes auxquelles se traitent les startups de la Silicon Valley donnent parfois le vertige. Profitant de la publication des résultats de son deuxième trimestre fiscal 2020 clos le 31 juillet, Splunk a annoncé l’acquisition pour 1 milliard de dollars (60% en cash, 40% en actions) du californien SignalFx, un concurrent de Datadog, Sysdig, Dynatrace, AppDynamics ou encore Cisco, spécialisé dans la mesure et la surveillance temps réel des infrastructures et applications cloud. Sortie de la furtivité en 2015, la société totalise 178,5 M$ de fonds levés depuis sa création en 2013. Mais ses revenus, estimés à 25 M$ en 2018 (34 M$ cette année), restent dérisoires en comparaison de sa valorisation.

Vers une surveillance du cycle de vie complet des applications

Splunk explique que cette acquisition va lui permettre d’étendre son champ d’intervention à la surveillance des datacenters et à la performance applicative. « [Cela] place clairement Splunk dans une position de leader en matière de surveillance et d’observation à grande échelle », a déclaré le directeur général de Splunk, Doug Merritt, dans un communiqué. «SignalFx soutiendra notre engagement continu de fournir aux clients une plate-forme capable de surveiller le cycle de vie complet des applications d’entreprise. Nous sommes également extrêmement impressionnés par l’équipe et le leadership de SignalFx, dont l’expertise et le professionnalisme constituent un atout majeur pour Splunk. »

«  SignalFx va permettre à Splunk de supporter les technologies cloud telles que les microservices, les conteneurs, les environnements orchestrés tels que Docker et Kubernetes, ainsi que les environnement serveurless. […] La combinaison de Splunk et de SignalFx fournira aux informaticiens et aux développeurs une plate-forme de données leur permettant de surveiller et d’observer les données en temps réel, quel que soit l’infrastructure ou le volume de données » , expose Splunk dans son communiqué.

Un périmètre d’activités qui s’élargit

Spécialisé à l’origine dans le domaine du SIEM (gestion de la sécurité des informations et des événements de sécurité), Splunk cherche à étendre depuis plusieurs années ses activités aux opérations informatiques, à l’IoT et à la gestion des données. L’éditeur s’était déjà offert VictorOps, le spécialiste de la gestion des incidents DevOps, en juin 2018 pour environ 120 millions de dollars et Phantom Cyber, positionné dans l’automatisation de la réponse aux incidents (SOAR ou Security Orchestration, Automation and Respons), en février 2018 pour 350 millions de dollars.

Malgré l’énormité du prix annoncé pour l’acquisition de SignalFx, le cours de bourse de Splunk a flambé de près de 10% dans le cadre des échanges après fermeture. Les résultats publiés par l’éditeur l’y ont sans-doute aidé. Ses revenus ont bondi de 33% sur le trimestre à 516,6 M$. Ses pertes ont atteint 100,9 M$ mais en données comptables non généralement admises (non Gaap), Splunk affiche un résultat net de 45 M$, où les marchés n’attendaient que 18 M$ pour un revenu de 488 M$. À 350 M$, ses revenus logiciels sont en hausse de 46% et l’éditeur a engrangé plus de 500 nouvelles entreprises clientes sur la période. Splunk s’est même payé le luxe de relever ses prévisions de revenus pour l’année fiscale en cours à environ 2,30 milliards de dollars.