Gartner vient de publier les résultats de deux enquêtes qui ne manqueront pas d’intéresser les DSI. La première, réalisée dans 77 pays au cours du quatrième trimestre 2013 auprès de 2.339 responsables informatiques, s’intéresse à la révolution numérique dans l’entreprise.

D’après le cabinet, 51% des DSI estiment que  » le torrent numérique se répand trop rapidement  » et risque de les submerger, et 42% d’entre eux affirment qu’ils ne disposent pas des compétences nécessaires.

 » Au cours de la première ère de l’informatisation de l’entreprise, l’accent était mis sur comment l’IT pouvait-elle faire des choses nouvelles et apparemment magiques telles qu’automatiser les opérations afin d’apporter des améliorations de taille en matière de vitesse et d’échelle, et fournir aux responsables de la société les informations de gestion dont ils n’avaient jamais disposé jusqu’alors. La dernière décade, qui représente la deuxième ère de l’IT dans les entreprises, est une ère d’industrialisation de l’IT afin de la rendre plus fiable, prévisible, ouverte et transparente. Néanmoins, alors que cette ère s’avère indispensable et percutante, des budgets réduits et un faible appétit pour le risque laissent peu de place à l’innovation.

Entrer dans la troisième ère IT de l’entreprise, avec ses évolutions technologiques et sociétales, telles que le Nexus of Forces (un concept développé par Gartner qui définit la convergence et le renforcement mutuel des réseaux sociaux, du Cloud, de la mobilité et des circuits d’information) et l’internet des objets, bouleverse tout. Non seulement cela améliore la manière dont la technologie peut accélérer, réduire le coût et étendre les activités commerciales, mais cela bouleverse les activités, change les bases de la concurrence et, dans certains cas, crée de nouvelles industries « , explique Gartner.

Pour le cabinet, 2014 est une année charnière.  » Les DSI doivent affronter le challenge qui consiste à faire le lien  entre la deuxième et la troisième ère. Ils doivent acquérir un leadership digital et des capacités bimodales tout en rénovant le coeur de l’infrastructure IT  et sa capacité à accueillir le futur digital « , estime Dave Aron, vice-président et associé du cabinet. Un challenge de longue haleine et qui pose notamment des questions en termes de stratégie, de leadership, de structures, de talents et de financement. 

On comprend que de nombreux responsables informatiques soient effrayés par de tels défis.

20% des projets BYOD abandonnés

Autre défi – permanent depuis le début celui-là – la sécurité. Parmi les périls qu’elle affronte figure en bonne place le BYOD, auquel s’intéresse justement la seconde étude du Gartner.

 » Que ce soit par le biais de projets BYOD formellement identifiés ou simplement via l’arrivée de terminaux personnels configurés pour accéder au système d’information de l’entreprise, l’usage des technologies grand public dans un environnement professionnel représente une menace en termes de contrôle des points d’accès aux ressources informatiques », estime le cabinet.

C’est pourquoi ces mêmes entreprises auraient tendance à mettre en place des mesures de contrôle trop restrictives. Une politique qui aboutira selon Gartner à l’abandon de 20% des projets BYOD d’ici 2016.