La pression d’une partie actionnaires a payé : Ray Lane a été évincé du conseil d’administration d’HP. Officiellement ce dernier a démissionné. Ces actionnaires reprochaient au président du conseil

d’administration d’avoir été en poste lors des discussions qui ont abouti au rachat d’Autonomy en 2011.

Dans un mail envoyé à Bloomberg à la fin de l’année dernière, l’ancien CEO du constructeur, Leo Apotheker, avait mis en exergue le rôle joué par Ray Lane.

« Le conseil d’administration, dirigé par son président, a consacré beaucoup de temps à étudier cette acquisition et, à l’unanimité, a supporté le deal ainsi que la stratégie sous-jacente consistant à accentuer la présence sur le marché des données d’entreprise », écrivait l’ancien dirigeant de la firme de Palo Alto.

Après le départ de Mark Hurd en août 2010, Ray Lane alors ancien directeur général d’Oracle avait été candidat au poste de CEO, poste finalement accordé à son « ami ». Il avait obtenu comme lot de consolation la présidencet du conseil d’administration.

Le ressentiment à l’encontre du venture capitalist ne date pas d’hier. « Ray Lane doit quitter HP », titrait en septembre 2011 Forbes. L’auteur de l’article lui reprochait d’être à la fois lâche, opportuniste et fourbe. Lâche parce qu’après avoir encensé Leo Apotheker, le patron idéal qu’il admirait « depuis plus de 20 ans », il l’avait abandonné. Opportuniste, parce qu’après avoir songé à prendre lui-même la place de CEO il s’était fait élire président exécutif de la société. Fourbe parce qu’il avait reconnu avoir proposé la place à Meg Withman à peine trois mois après la nomination de Leo Apotheker.

S’il démissionne de son poste de président, Ray Lane continue de s’accrocher au conseil d’administration du constructeur dont il restera membre, ceci au grand dam des actionnaires mécontents. En mars dernier, lors de l’assemblée générale, à peine 59% des actionnaires avaient reconduit Ray Lane dans ses fonctions.

L’investisseur activiste et fondateur du fonds Relational Investors LLC, Ralph Whitworth, assurera l’intérim jusqu’à ce qu’un nouveau président exécutif « de classe internationale » soit trouvé. Après la nomination de Meg Whitman à la tête du fabricant, Ralph Whitworth – qui venait d’investir massivement dans la société – avait obtenu de haute lutte une place au conseil d’administration.

La démission de Ray Lane s’accompagne du départ de deux autres administrateurs, l’informaticien Ken Thompson et John Hammergren, l’actuel CEO du fournisseur d’articles médicaux et scientifiques McKesson Corporation.