La semaine dernière, Gartner publiait un nouveau quadrant magique consacrant l’émergence d’un nouveau marché intitulé systèmes de fichiers distribués et stockage objet. Et parmi les trois leaders de ce nouveau marché, sur les talons des deux géants de l’IT mondiale que sont Dell EMC et IBM, le cabinet d’étude a positionné, ô surprise, une jeune société d’à peine 200 personnes, Scality. Pépite de la French Tech – la société est basée dans la Silicon Valley mais elle a été créée en 2009 par le Français Jérôme Lecat et conserve l’essentiel de sa R&D à Paris –, Scality est un spécialiste du stockage défini par logiciel (Software defined storage ou SDS). Sa technologie permet de gérer d’importants volumes de données (à l’échelle du petaoctet) en s’appuyant sur les ressources de stockage de serveurs banalisés.

La publication de ce quadrant magique a évidemment comblé d’aise les équipes de Scality. « Nous sommes ravis pour au moins trois raisons, commente Erwan Ménard, président & directeur des opérations de Scality. D’abord pour le nommage de ce nouveau segment de marché. En optant pour « Systèmes de fichiers distribués et stockage objet », Gartner a fait le bon choix. Cette dénomination reflète bien la spécificité de ce marché : la combinaison du stockage traditionnel fondé sur les systèmes de fichiers avec le stockage objet. C’est cette capacité que nous avons à fournir une carrosserie de type systèmes de fichiers autour d’un moteur objet, qui permet aux clients de se convertir aux économies d’échelle et à la facilité d’utilisation du stockage objet sans remettre en question leurs applications existantes ».

Deuxième satisfaction pour Scality : son classement d’emblée dans le carré des leaders, aux côtés de Dell EMC et IBM. Seul acteur indépendant reconnu leader, Scality surpasse ainsi d’autres leaders mondiaux du stockage tels que Netapp, Hitachi Data Systems ou Red Hat, qui sont relegués avec une dizaine d’autres acteurs dans les catégories inférieures du quadrant. Un classement qui reflète là encore une réalité tangible : « notre quotidien c’est la compétition avec Dell EMC, confie Erwan Ménard. Nous sommes rarement confrontés aux autres acteurs ».

Troisième satisfaction : dans ses commentaires, Gartner considère notre modèle de pur éditeur de logiciels comme vertueux, le modèle de constructeur d’appliances relevant du passé. « C’est une force pour nos clients qui peuvent faire baisser leurs coût [en consolidant leurs infrastructures de stockage existantes et en s’appuyant sur des matériels banalisés] et c’est une force pour nous-mêmes en nous ouvrant la voie à des alliances avec les principaux constructeurs de serveurs ». De fait, Scality a conclu des alliances avec les trois premiers constructeurs de serveurs (HPE, Dell et plus récemment Cisco) qui ont optimisé certains de leurs serveurs orientés stockage pour fonctionner avec sa solution SDS (Ring). Quanta, Lenovo, Supermicro ont aussi des offres faisant tourner sa technologie.

En toute logique, la sortie de ce quadrant magique devrait être générateur de nouvelles opportunités pour Scality. « Gartner confirme que le stockage défini par logiciel est devenu un thème incontournable pour toutes les entreprises dont les besoins de stockage explosent. Désormais, la façon moderne de faire du stockage, c’est d’avoir du matériel banalisé sous une couche logicielle SDS et non plus de miser sur des baies SAN ».

Son référencement dans le quadrant magique Gartner intervient alors que Scality vient d’annoncer une nouvelle croissance à trois chiffres au troisième trimestre, confortant la progression de 100% de ses ventes enregistrée depuis le début de l’année. La société a également indiqué que, quelques semaines après le lancement officiel de son programme partenaires, ses ventes indirectes ont atteint un record de 86% de son revenu total. Enfin, outre le renforcement de sa relation avec Cisco (dont il est désormais Preferred Solutions Partner), Scality a fait état d’une accélération du nombre d’applications certifiées sur sa technologie, avec 45 applications désormais certifiées. L’éditeur vient à ce sujet de mettre à la disposition des éditeurs un portail d’auto-certification et espère être amené rapidement à certifier plusieurs dizaines de nouvelles applications par trimestre.