Après douze années de concurrence, les deux champions français de la sécurisation des applications ont décidé de faire cause commune. Soutenu par ses investisseurs historiques Truffle Capital et Omnes Capital, DenyAll

a racheté les parts de Bee Ware, dont les actionnaires souhaitaient se désengager.

Les deux sociétés ne publient pas leurs comptes mais Jacques Sebag, directeur général de DenyAll les présente comme rentables et de taille comparable. Leur chiffre d’affaires cumulé est ainsi estimé à plus de 11 M€ pour un effectif de 70 personnes. Avec une dynamique de croissance annuelle comprise entre 15% et 20% chacune, elles devraient fusionner sans licenciements, même si la plus grande partie de l’équipe dirigeante de Bee Ware (notamment son DG Marc Vaillant) est sur le départ. Seuls Guillaume Lesaint, le directeur financier, et Jérôme Clauzade, directeur produits, sont repris dans la nouvelle organisation.

Si DenyAll et Bee Ware tirent toute les deux encore 70% de leurs revenus de leur technologie de pare-feu applicatif respective (Protect pour DenyAll et i-Suite pour Bee Ware), elles se sont diversifiées aux cours des dernières années. DenyAll s’est ainsi étendu dans la détection de vulnérabilités avec le rachat de VulnIT mi-2012, mais également dans la sécurisation de bout en bout des applications Web.

DenyAll a également développé un moteur et sécurisation avancée qui lui a permis de se faire certifier CSPN (certification de sécurité de premier niveau) par l’ANSSI (Agence nationale de sécurité des systèmes d’information) l’année dernière et accéder ainsi au marché stratégique des opérateurs d’importance vitale.

De son côté, Bee Ware a complété son offre avec un workflow de gestion de politique de sécurité, l’intégration d’une solution d’authentification forte et surtout une passerelle XML d’interconnexion d’applications.

C’est sur la mutualisation de ces solutions que DenyAll entend dégager les synergies justifiant le rapprochement avec Bee Ware. La société pense en effet conserver dans un premier temps les deux pare-feu applicatifs dont elle hérite mais en les enrichissant progressivement des fonctions principales de l’autre avant de les faire converger à terme.

Fort d’une R&D et d’un service de veille mutualisés, le nouvel ensemble devrait dégager des moyens supplémentaires pour accélérer son développement à l’international (qui représente déjà 30% des revenus de DenyAll), explique Jacques Sebag. Celui-ci met en avant la parfaite complémentarité des deux sociétés en termes de couverture géographique. Tandis Bee Ware est représenté au Luxembourg, en Belgique, en Suisse et en Afrique du Nord, DenyAll est implanté en Allemagne (via une filiale), en Asie du Sud-Est (via un bureau de représentation à Singapour), ainsi qu’au Danemark et en Scandinavie. En vertu de quoi, DenyAll table sur une croissance de 20% de ses ventes en 2014.

Côté partenaires, il est prévu de mettre en place rapidement un programme unique basé sur la compétence (avec trois niveaux de certification). Alors que les deux sociétés comptent chacune une vingtaine de partenaires actuellement (dont certains communs comme Bull, Prosodie ou Telindus), le futur programme devrait se traduire à terme par un resserrement du réseau autour d’une vingtaine de partenaires.