C’est une affaire peu banale que vient de révéler la presse américaine. Palantir Technologies vient d’entamer une action en justice contre Marc Abramowitz pour vol de données confidentielles et secrets commerciaux, et utilisation de ces informations à son profit. Particularité de l’affaire : l’accusé est outre un pionnier de l’analyse des données (à l’origine de plusieurs brevets), un des actionnaires historiques du spécialiste de l’analytique big data, dont il détient 5 millions d’actions. C’est d’ailleurs ce statut privilégié qui aurait permis à l’investisseur de recueillir ces informations confidentielles. « Abramowitz était un confident et un conseiller respecté de Palantir et de ses cadres dirigeants jusqu’à ce qu’il trahisse la confiance dont il jouissait et ce pour son propre bénéfice », peut-on lire dans la plainte adressée à la cour supérieure de l’Etat de Californie et publiée par le site de partage de documents en ligne Scribd.

Marc Abramowitz passait apparemment beaucoup de temps dans la société. Tellement de temps qu’il s’y était fait attribuer un bureau. A force de côtoyer non seulement les dirigeants de la société mais également les différentes équipes techniques et commerciales de Palantir il était au courant de nombreux secrets. A en croire le document, les dirigeants de la société n’y ont vu que du feu jusqu’à ce qu’ils apprennent que plusieurs idées et inventions avaient fait l’objet d’une demande de brevet émanant de l’intéressé, et ce pour son propre compte. La plainte cite 3 cas précis, le premier concernant des méthodes devant faciliter les études cliniques réalisées par l’industrie du médicament, le second  touchant l’utilisation de certaines technologies de cybersécurité de Palantir par les compagnies d’assurance, et le dernier relatif à l’utilisation de la technologie analytique dans le secteur de la prospection pétrolière et gazière.

Dans les trois cas, l’homme d’affaires s’est déclaré le seul inventeur de l’idée insiste Palantir dans sa plainte. Concernant, le procédé destiné à l’industrie du médicament, l’éditeur avait déjà déposé un brevet avant de divulguer le processus à Marc Abramowitz. La similitude entre ce brevet et l’application décrite par l’investisseur est frappante et prouve qu’il s’agit de la même invention estime la firme de Palo Alto.

Cette dernière demande à la cour d’interdire à Marc Abramowitz l’usage des informations confidentielles et d’obliger ce dernier à détruire tous les documents incriminés en sa possession. L’éditeur réclame également des dommages et intérêts, notamment pour couvrir les frais qu’il a engagé pour les actions en nullité des brevets.