C’est une levée de fonds très modeste que vient de réaliser Palantir Technologies. La firme américaine spécialisée dans l’analyse de données et la sécurité vient en effet de récolter 20 millions de dollars auprès d’investisseurs dont les noms ne sont pas dévoilés. On est bien loin des 880 millions de dollars récoltés il y a un peu moins d’un an. Ce modeste apport permet toutefois à l’éditeur de dépasser les deux milliards de dollars levés depuis sa création en 2004.

Vendant ses services aux agences de défense et de renseignement américaines, aux services de police et aux grandes entreprises, notamment du secteur bancaire, la société de Palo Alto est valorisée aux environs de 20 milliards de dollars. Il y a un an, on lui prêtait un chiffre d’affaires dépassant le milliard de dollars.

Depuis un certain temps, elle est surtout connue pour alimenter la chronique judiciaire.

En septembre dernier elle a entamé une action en justice contre Marc Abramowitz pour vol de données confidentielles et secrets commerciaux, et utilisation de ces informations à son profit. Particularité de l’affaire : l’accusé est outre un pionnier de l’analyse des données (à l’origine de plusieurs brevets), un des actionnaires historiques du spécialiste de l’analytique big data, dont il détient 5 millions d’actions. C’est d’ailleurs ce statut privilégié qui aurait permis à l’investisseur de recueillir ces informations confidentielles.

Le mois dernier Palantir a gagné un procès contre l’armée américaine qui l’avait exclu d’un appel d’offres de plusieurs centaines de millions de dollars pour non conformité. L’éditeur avait aussitôt fait appel de la décision. Une juge fédérale de Washington lui a donné raison, estimant que sa proposition correspondait aux besoins des militaires et a obligé l’armée à réintégrer Palantir parmi les soumissionnaires.

L’éditeur, qui connaît un turnover important, est en revanche poursuivi par le ministère américain du Travail qui l’accuse d’avoir une politique de discrimination à l’embauche consistant à refuser toute candidature provenant de personnes d’origine asiatique.

En mai dernier, le site BuzzFeed révélait que Palantir avait perdu trois clients majeurs, à savoir Coca-Cola, le Nasdaq et American Express, ces derniers estimant les relations avec les jeunes ingénieurs de l’éditeur conflictuelles.

Selon le Silicon Valley Business Journal cette fois, le fait que le co-fondateur et actionnaire de Palantir,  Peter Thiel, ait été le seul milliardaire de la Silicon Valley à apporter son soutien financier à Donald Trump pourrait à l’avenir aider l’entreprises à décrocher des contrats auprès de la future administration US.

Son introduction en bourse est prévue en 2017.