Orange Cyberdefense peine à se démarquer de sa maison mère, dont le cours de bourse plonge depuis presque un an, rapporte La Lettre A. L’activité pourrait, selon nos confrères, être cotée en bourse afin de mieux valoriser ses activités à forte croissance. A la clôture de son exercice 2019 le 31 décembre dernier, l’activité, qui emploie un peu moins de 1.000 personnes, avait généré un chiffre d’affaires d’un peu plus de 274 millions d’euros pour un bénéfice de 2,12 millions d’euros, soit des croissances de respectivement 25% et 141%.

Cette perspective inquiète les syndicats. « Cette cotation séparée d’Orange Cyberdéfense entraînera une perte des synergies avec Orange Business Services et ses services associés comme le cloud ou les objets connectés. Cela entraînera aussi une duplication des états-majors et des réseaux commerciaux », a déclaré au Monde Informatique Sébastien Crozier, président du syndicat CFE-CGC Orange.

Cela nous rappelle une vieille histoire qui a rendu de nombreux petits porteurs malheureux. En 2000, l’opérateur historique (alors France Télécom) avait réalisé une opération similaire en introduisant en bourse 29% de l’activité internet (Wanadoo) après l’acquisition pour 43,2 milliards d’Orange, alors troisième opérateur de téléphone mobile britannique. En 2004, après sa recapitalisation, France Télécom avait racheté les titres à moins de la moitié du prix d’introduction. « Comment imaginer que les gens vont répondre aux prochaines introductions en Bourse, quand ils peuvent être expropriés comme aujourd’hui ? » s’était alors interrogée dans les colonnes de Libération la présidente de l’Adam (Association de défense des actionnaires minoritaires), Colette Neuville. Certains petits actionnaires n’ont probablement pas oublié.