Alors que les Etats-Unis font plus que jamais pression sur l’Europe pour qu’elle interdise la présence au sein des réseaux 5G d’équipements fournis par Huawei, accusé d’espionnage au profit du gouvernement chinois, le patron d’Orange Stéphane Richard s’est déclaré hostile à une telle mesure, tout en acceptant l’idée de règles strictes afin de préserver la sécurité des réseaux. « Je suis contre l’exclusion de Huawei. Cela irait à l’encontre des intérêts de l’Union européenne et causerait des problèmes majeurs à la plupart des opérateurs Européens », a-t-il déclaré au cours d’une conférence de presse qui s’est tenue à Paris. Il est toutefois favorable à l’idée exprimée par le commissaire européen au marché intérieur (et ancien PDG d’Orange) Thierry Breton de favoriser les fournisseurs européens, notamment Nokia et Ericsson.

Comme le rappelle Reuters, les paroles du patron de l’opérateur historique font écho à ses remarques faites à la fin de l’année dernière, lorsqu’il a déclaré que certaines des craintes pour la sécurité entourant Huawei étaient « complètement absurdes ».

De son côté, en déplacement à Munich le week-end dernier, Thierry Breton a martelé que l’Europe n’était pas un retard sur le déploiement de la 5G. Des propos rassurants mais qui ne collent pas à la réalité comme le montre l’état d’avancement du déploiement des réseaux sur le Vieux Continent, qui affiche un réel retard sur l’Asie et les Etats-Unis. Dans un entretien accordé au Frankfurter Allgemeine Zeitung le 18 janvier, le ministre allemand de l’intérieur Horst Seehofer a d’ailleurs lui aussi indiqué qu’il ne souhaitait pas exclure Huawei du déploiement de la 5G en Allemagne, sans quoi ce dernier se ferait avec plusieurs années de retard. Il a ajouté que la chancelière Angela Merkel partageait son avis. Il demande toutefois la mise en place de filets de sécurité stricts pour empêcher tout piratage.