Les analystes américains s’interrogent sur l’immobilisme d’Oracle qui pousse selon eux les clients de Sun vers le concurrent IBM. Un attentisme qui se répercutera sur les résultats financiers de l’éditeur.

Le rachat de Sun par Oracle laisse les analystes américains de plus en plus perplexes. C’est du moins ce qui ressort d’un article publié sur le site de Channelinsider. Ainsi le gourou des nouvelles technologies Rob Enderlé estime – et il n’est pas le seul – qu’iBM est finalement le grand gagnant de l’opération, les clients de Sun « dans les limbes » préférant se tourner vers Big Blue, dont l’avenir est incommensurablement plus certain. « Cette alliance connaît des difficultés profondes mais je ne suis pas convaincu qu’Oracle veuille bouger. Cette situation est tout sauf bonne », a-t-il déclaré.

Toni Sacconaghi de Bernstein Research estime quant à lui que la Communauté européenne – qui a diligenté une enquête pour étudier d’éventuels problèmes de concurrence – pourrait finalement approuver le mariage, en imposant toutefois à l’éditeur d’ôter MySQL de la corbeille. Il pense lui-aussi que l’incertitude actuelle ne favorise pas les affaires de Sun. De fait, Larry Ellison, le patron d’Oracle vient de déclarer que la société perdait 100 millions de dollars par mois.

Toni Sacconaghi est persuadé qu’Oracle ne pourra probablement pas tirer pleinement profit de son acquisition lors de son prochain exercice fiscal. Larry Ellison, qui escomptait pouvoir rajouter 1,5 milliard de dollars à ses bénéfices grâce à cette opération, devra selon lui retrancher de cette somme quelques 900 millions de dollars. À moins que le patron d’Oracle ne décide de se débarrasser de 15.000 salariés supplémentaires. Soit au bas mot, la moitié des effectifs du constructeur. Une mesure que l’analyste juge heureusement improbable.