Larry Ellison avait rassuré en janvier dernier en annonçant seulement 1000 suppressions d’emplois chez Sun dans le cadre de la fusion. Finalement, se sera probablement cinq à six fois plus.

 

La communauté Sun Microsystems est une nouvelle fois en émoi. Oracle vient de déposer un formulaire auprès de la Securities and Exchange Commision US indiquant que la restructuration de Sun coûterait bien plus que prévu initialement. Alors qu’en janvier dernier, l’éditeur avait estimé son coût à 325 millions de dollars, il anticipe désormais 675 à 825 millions de plus, soit une facture totale comprise entre 1 et 1,15 milliard de dollars.

Sur ces 675 à 825 millions de rallonge, 550 à 650 millions devraient être consacrés à des suppressions de postes. Oracle n’a pas précisé le nombre de suppressions qu’il envisageait. Mais, il est possible de l’estimer en se basant sur les provisions faites pour la dernière grande vague de licenciements fin 2008. A l’époque, Sun avait annoncé 5.000 à 6.000 supressions de postes pour un coût compris entre 700 et 800 M$. Ce qui reviendrait à supprimer 4.000 à 5.000 postes cette fois-ci en plus des 1.000 déjà annoncés par Larry Ellison, le pdg d’Oracle, en février dernier. Soit entre 18 et 23% de l’effectif total.

Cette annonce marque un nouveau revirement de la part de ce dernier qui avait d’abord parlé de 3.000 suppressions d’emploi chez Sun à l’automne dernier. Lors de la conférence de presse organisée pour la finalisation de l’acquisition de Sun le 27 janvier dernier, il avait revu à 1.000 leur nombre poussant même jusqu’à tancer les analystes et les journalistes présents, qui avaient écrit que la fusion pourrait se traduire à terme par la suppression de quelque 10.000 emplois, soit le tiers de l’effectif. Aujourd’hui, si ces hypothèses se vérifient, on n’en est plus très loin.

Oracle a précisé que ces licenciements concerneraient essentiellement l’Europe et l’Asie. Les notifications des collaborateurs concernés auraient même commencé le 28 mai dernier. En France, rien n’a filtré pour l’instant, l’annonce d’une restructuration restant suspendue à l’intégration effective de sun France par Oracle au 1er juillet. Mais chacun sait au sein des instances représentatives que ce sera le premier dossier à traiter. Et qu’il sera plus indigeste que prévu.