Verlinvest, qui fut autrefois un actionnaire de référence de Risc Group, essaye de prendre le contrôle de Valtech. La direction de la SSII juge cette opération hostile et va étudier d’autres pistes.


La holding SiegCo, filiale de la société belge Verlinvest, a mandaté OCF (Oddo Coroprate Finance) pour lancer une OPA sur la totalité des 84.440.895 actions de Valtech. Le prix d’achat proposé est de 0,40 euros, ce qui valorise la société à environ 33,8 millions d’euros. La prime est quant à elle de 8% par rapport à la dernière cotation du titre et, selon SiegCo, de 15,7% en prenant en compte le cours pondéré sur 1 mois.

Cette offre pourrait bien séduire les actionnaires. La SSII a en effet vu son chiffre d’affaires s’écrouler de 24% au cours du 1er semestre, tandis que la marge brute s’effondrait de 39%, provoquant une perte de 3,3 millions d’euros, contre un bénéfice de 1,47 million d’euros un an plus tôt.

La direction de la société ne partage bien entendu pas ce point de vue. Il est vrai que SiegCo n’a pas caché sa volonté, en cas de réussite de l’opération, de remplacer l’équipe de direction actuelle par un tandem composé de l’entrepreneur argentin Sebastian Lombardo et de Laurent Schwarz, cofondateur d’Alten. Précisons que les 2 hommes se connaissent pour avoir été associés dans la société Novedia, spécialisée dans la convergence Web/mobile.

Lars Bladt, directeur général de Valtech souligne dans un communiqué que cette offre n’a été ni encouragée, ni avalisée, et que dans ces conditions elle est considérée hostile. Il estime de plus que le prix proposé « ne reflète ni la valeur intrinsèque ni les perspectives de la société » et que le faible montant de la prime offerte ainsi que l’absence de seuil minimal à l’offre  « peuvent permettre à SiegCo de prendre le contrôle de Valtech, dont l’actionnariat est extrêmement dispersé, sans en payer le prix ».

« Accepter cette offre non sollicitée ne me semble pas constituer le meilleur choix pour s’assurer que les intérêts de Valtech, de ses actionnaires et de ses collaborateurs seront préservés, et je vais recommander au Conseil d’Administration  d’étudier des stratégies alternatives », conclut le dirigeant.

Rappelons pour la petite histoire des entreprises à la vie mouvementée que la maison mère de SiegCo, Verlinvest, a participé en 2003 au redressement de RiscGroup, dont elle détenait 18,45%. Participation qui a été revendue en février 2006. En se retirant, la holding avait toutefois accordé, via SiegCo justement, un prêt de 3 millions d’euros, lequel a été remboursé en août 2006.