Un centre de recherche dédié à l’intelligence artificielle à Paris, un atelier numérique à Rennes (trois autres devraient suivre dans d’autres villes) et le recrutement de 300 collaborateurs supplémentaires : Google va réaliser des investissements important en France.

C’est ce qu’a annoncé le CEO de la filiale d’Alphabet, Sundar Pichai, en marge d’une rencontre avec Emmanuel Macron au sommet « Choose France » qui a réuni à Versailles 140 chefs d’entreprises étrangers. Interrogé par Europe 1, le directeur général de Google France, Sébastien Missoffe, a expliqué les raisons qui poussent la société à investir dans l’Hexagone. Il y a tout d’abord la transformation numérique qui selon lui s’accélère. « Depuis quelques mois, on constate une volonté de la part des entreprises françaises pour saisir cette opportunité que donne le numérique ». Il y a aussi l’image du pays qui s’est améliorée à l’étranger, « une France vue de l’extérieur qui est une France dynamique, une France qui avance, une France qui accélère et une des raisons pour lesquelles Sundar Pichai a répondu présent à l’invitation du président de la République ».  Sur son blog, Sundar Pichai explique par ailleurs que la France «  a produit de véritables héros de la science comme Louis pasteur, Marie Curie, Blaise Pascal et Sophie Germain » et que son système d’éducation produits d’extraordinaires chercheurs.

Le centre de recherche fondamentale sur l’intelligence artificielle (le troisième de Google après ceux de Mountain View en Californie et de Zurich en Suisse, sera installé dans le siège parisien de l’entreprise qui bénéficiera de 6.000 m2 supplémentaires, portant la surface totale du campus à 21.000 m2. Il travaillera en partenariat avec la communauté académique « sur des domaines tels que la santé, l’art ou encore l’environnement », précise Sundar Pichai. De nouveaux chercheurs s’ajouteront au 120 qui travaillent déjà dans le centre R&D parisien. Le code produit sera mis à disposition en open-source.

En pointe dans le secteur IT, la Bretagne servira de région-pilote pour les quatre ateliers du numérique. Le premier d’entre eux sera en effet ouvert au cours du premier semestre dans le centre-ville de Rennes avec pour objectif de former gratuitement tous ceux qui le souhaitent afin de « faciliter l’accès à l’emploi des étudiants, sensibiliser les familles à un usage sécurisé d’Internet, initier les plus jeunes au code informatique ou encore contribuer au développement en ligne de l’activité commerciale des PME ». La firme de Mountain View espère former 100.000 personnes par an, une fois les quatre ateliers ouverts. La formation sera assurée par des partenaires locaux.

Ces investissements nécessitent des ressources humaines supplémentaires. C’est pourquoi Google va recruter 300 nouveaux collaborateurs et vise le cap des 1.000 salariés en France d’ici la fin de l’année.

Un autre géant de la Silicon Valley, Facebook, va également soutenir le numérique dans l’Hexagone. Il va tripler les sommes consacrées à l’accélération de l’intelligence artificielle dans le pays en investissant 10 millions d’euros supplémentaires d’ici 2022 dans son laboratoire parisien FAIR (Facebook AI Research). Il va notamment doubler le nombre de spécialistes travaillant sur le sujet, qui passeront ainsi de 30 à 60. La firme de Mark Zuckerberg va par ailleurs s’associer avec Pôle Emploi pour former 50.000 demandeurs d’emploi aux nouvelles technologies d’ici la fin de l’année prochaine. L’accent sera également mis sur l’entrepreneuriat féminin avec le lancement en France de la campagne internationale « SheMeansBusiness ». Facebook espère ainsi aider cette année 15.000 Françaises à lancer leur entreprise ou à développer leur projet en s’appuyant sur les technologies numériques.