L’annonce du rachat pour 12,5 milliards de dollars de Motorola par Google a jeté la stupeur dans l’industrie de la mobilité. Et notamment parmi les partenaires de Google, comme Samsung et HTC, qui ont largement

contribué au succès de son système d’exploitation Android (qui capte désormais 43% du marché des smartphone devant Nokia et Apple).

 

Si Google devient lui-même constructeur de smartphones, ses partenaires ne seront de facto plus sur un pied d’égalité, n’ont-ils pas manqué de se dire. Et consciement ou non, Google finira par favoriser ses propres appareils à la marque Motorola. Ce dont se défend bien-entendu Larry Page, le patron de Google, qui écrit sur son blog, que cette opération « ne changera pas [son] engagement à éxécuter Android comme une plate-forme ouverte ».

Reste que cette nouvelle donne, qui fait de Google le principal concurrent de ses partenaires, pourrait bien donner un regain d’attractivité aux OS alternatifs, et notamment à celui de Microsoft. Les investisseurs ne s’y sont d’ailleurs pas trompés, qui ont fait monter de 9% le prix du titre de son partenaire Nokia à l’annonce du rachat de Motorola par Google.

Pour autant, cette opération, si elle va à son terme (Google évoque comme échéance la fin de l’année), pourrait représenter une opportunité pour l’écosystème Android. C’est d’ailleurs ce que se sont empressés de déclarer les patrons de ses principaux partenaires. Avec le rachat de Motorola, Google va en effet hériter d’un portefeuille de près de 25.000 brevets. Brevets qui pourront s’avérer utiles pour contrer les multiples attaques pour violation de la propriété intellectuelle dont font l’objet Google et ses partenaires.

Apple, Microsoft et même Oracle sont ainsi bien décidés à le faire condamner sur ce terrain. Microsoft a déjà obtenu de la plupart des partenaires de Google qu’ils lui reversent des royalties sur leurs ventes d’appareils sous Android. Quant à Samsung et HTC, ses deux premiers partenaires, ils ont aussi Apple sur le dos. Dans quelle mesure le rachat de Motorola va permettre à Google de protéger ses partenaires contre les attaques d’Apple ? L’avenir le dira.