Ce n’est pas vraiment une surprise pour les supporters historiques de la marque. Mais, après plus ou moins quatre années de décrochage, les ventes de Netapp redécollent franchement. Encore chiche au niveau mondial (+2% sur son premier trimestre fiscal 2018 clôturé fin juillet), la croissance est beaucoup plus tonique en France, où elle atteint 20% sur le trimestre.

En France comme ailleurs, cette croissance est portée par les ventes de produits (+10% à l’échelle mondiale) et notamment par les produits Flash, qui progressent de 100%. Sur le premier trimestre calendaire, IDC crédite ainsi Netapp de la place de numéro un français du marché des systèmes de stockage 100% flash (en valeur). Cette croissance des ventes se double d’une amélioration sensible de la rentabilité. Un phénomène imputable à l’augmentation de la part des ventes de logiciels et de services cloud dans son mix produits au détriment des ventes de matériels aux marges plus contraintes.

Cette stratégie de pivotement vers le tout flash d’une part, et les logiciels et le Cloud de l’autre a aussi des répercussions sur la stratégie partenaires. Le fournisseur a ainsi annoncé au début de l’été une réorganisation de ses ressources commerciales dédiées channel (une vingtaine de personnes). Jusque-là séparées en deux équipes distinctes, l’une suivant les revendeurs et intégrateurs de solutions traditionnels, et l’autre les fournisseurs de services hébergés, elles sont désormais réunies dans une organisation unique, placée sous la houlette d’Eric Antibi (photo), ex-directeur technique de la filiale française et promu directeur du channel en mai dernier.

Le but est bien évidemment de faire converger ces deux populations ou, à tout le moins, de les faire travailler ensemble. « On voit que les intégrateurs de solutions diversifient leur offre de services vers les services managés/hébergés. Dans le même temps, on voit des services providers devenir revendeurs de solutions. Ces deux typologies d’acteurs ont tendance à se recouper de plus en plus ou à s’associer pour proposer des solutions complètes », pointe Eric Antibi.

En parallèle, Netapp recrute des partenaires ayant développé des expertises sur les environnements des grands offreurs de cloud public (Amazon, Microsoft Azure, IBM Bluemix…), mais aussi en DevOps, cloud hybride, big data, etc. pour promouvoir ses offres cloud, notamment son OS Ontap Cloud et son offre de stockage objet dans le Cloud, Storagegrid Webscale.

Les dernières annonces produits de Netapp devraient contribuer à consolider cette bonne tendance observée sur la première moitié de l’année. Parmi ces annonces : le FlexPod SF, déclinaison de son infrastructure convergée intégrant la technologie Flash SolidFire. Intérêt de ce design 100% Flash : son homogénéité en termes d’unités de calcul. Les ressources de stockage sont gérées sur les mêmes serveurs Cisco UCS que les applications.

Autre offre, annoncée pour octobre : sa solution d’hyperconvergence HCI. Cette fois, c’est Netapp qui fournit la couche serveurs et le stockage dans un boitier intégré. Particularité de l’architecture de cet HCI : Netapp a choisi de laisser les serveurs d’application et de stockage séparés pour une meilleure flexibilité en matière d’évolutivité. Il sera ainsi possible d’ajouter de la capacité et de la puissance de calcul indépendamment l’un de l’autre. Au passage HCI bénéficie des avantages de la technologie SolidFire en termes de qualité de services, d’une vélocité (en termes d’I/O), qui doit permettre aux clients de consolider plusieurs applications sur la même brique matérielle, et d’une parfaite intégration à son architecture Datafabric, qui permet de faire circuler les données de manière totalement transparente entre les infrastructures des clients et celles de leurs prestataires de services hébergés.