Quand Nec compte t-il stopper la production de PC en Europe ? Que vont devenir les contrats signés ? Sur quels produits compte-t-il désormais s’appuyer ? Quelques ébauches de réponses…

 

Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’annonce du projet d’arrêt des activités PC de Nec Computers en Europe jeudi 5 février a laissé tout le monde sans voix. Que ce soit en interne ou au sein du réseau de distribution, peu nombreuses sont les personnes qui, en fin de semaine dernière, avaient une idée précise sur la suite probable des événements.

 

Le premier moment stupeur passé, quelques pistes commencent néanmoins à se dégager. Il apparaît d’abord que le constructeur japonais souhaite se désengager totalement à l’horizon 2010 de la production et de la commercialisation des PC en Europe. Des activités qui représentent actuellement environ 75% de ses facturations.

 

Les engagements seront tenus

 

Nec a toutefois appelé ses principaux clients pour les assurer qu’il tiendrait tous ses engagements. En clair, il fera en sorte de produire les séries pour lesquelles il s’est engagé dans le cadre d’appels d’offres ou de contrats cadres et stockera les pièces nécessaires pour assurer la maintenance légale.

 

Concernant les serveurs, les choses sont moins claires. Bien que le plan actuel prévoie le maintien d’une trentaine de personnes sur le site d’Angers, la production de serveurs semble elle aussi condamnée. Des clients comme Bull ou Synerway ont en tout cas été informés qu’ils devraient se trouver un autre fournisseur.

 

Un recentrage sur les infrastructures

 

Néanmoins, l’objectif affiché du constructeur est bel et bien de se recentrer sur son pôle infrastructures qui englobe précisément ses activités serveurs mais aussi le stockage, la haute disponibilité, les mainframes… Un pôle qui pèse 25% des revenus, selon Tong Chhor, directeur exécutif de la business unit Enterprise Computing de NEC Computers France, mais au sein duquel les petits serveurs représentent la moitié des ventes. Or l’avenir de cette famille de produits n’est pas assuré, compte tenu là encore de la pression concurrentielle, comme l’admet Tong Chhor.

 

En revanche, Nec fonde de grands espoirs sur ses solutions à plus forte valeur ajoutée, notamment ses serveurs à tolérance de panne Full Tolerant, ses postes de travail virtualisés Virtual PC Center, ses serveurs multimodules FlexPower ou ses serveurs milieu de gamme Express 5800. Une offre appelée à s’élargir rapidement, le constructeur prévoyant de lancer prochainement en Europe sa gamme de solutions pour Datacenter baptisée Eco Center, récemment mise sur le marché au Japon, ou encore son offre mainframe.

 

De nouveaux outils d’aide à la vente

 

Pour accélérer l’adoption de ces technologies par les partenaires et industrialiser leur commercialisation, le constructeur vient de mettre à leur disposition une série d’outils : aide à la cotation, génération d’opportunités, programme de remises, etc. Un roadshow complète ce dispositif. Quatre dates ont déjà eu lieu à Bordeaux, Toulouse, Nantes et Puteaux les 20, 22, 26 janvier et 10 février et plusieurs autres sont programmées au cours des prochaines semaines (notamment à Puteaux le 12 février).

 

Reste que si certains de ses gros partenaires PC, comme Quadria, ont assuré de l’accompagner dans son recentrage sur les infrastructures, le constructeur n’ignore pas que le plus grand nombre réfléchit déjà à se trouver un autre fournisseur. Pour eux, c’est un nouveau casse-tête qui commence : le nombre d’acteurs alternatifs à la fois pérenne dans la durée et pas trop dominant a singulièrement tendance à se réduire ces derniers temps.